La controversée prière du maire de Saguenay avant les séances du conseil municipal va donner lieu à un jugement de la Cour suprême qui aura un impact sur la liberté de conscience au Québec, mais aussi dans le reste du Canada, affirme le Mouvement laïque québécois (MLQ).

La Cour suprême du Canada va entendre mardi prochain l'appel du MLQ et d'un citoyen qui condamnent la prière publique, parce qu'elle porte atteinte, selon eux, à la liberté de conscience des citoyens et à la neutralité de l'État.

Le MLQ a tenu une conférence de presse mercredi pour rappeler les grandes lignes de cette affaire, et a profité de l'occasion pour relancer sa campagne de financement pour payer les coûts du pourvoi en Cour suprême.

Le maire Jean Tremblay commence les séances publiques du conseil municipal de Saguenay en récitant une prière, implorant Dieu d'aider le conseil à prendre des décisions éclairées. Il a refusé de mettre fin à cette pratique.

En 2011, le maire a perdu sa cause devant le Tribunal des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Mais en mai dernier, la Cour d'appel a renversé cette décision.

L'affaire est maintenant entre les mains des juges de la Cour suprême.

Son jugement sur la portée de la liberté de religion et de conscience, et sur leur protection constitutionnelle, va avoir un effet sur les droits des citoyens. Et pas uniquement au Québec car le jugement sera applicable partout au pays, a souligné en entrevue téléphonique Lucie Jobin, présidente du MLQ.

Si le droit du maire Tremblay de réciter sa prière est maintenu, il s'agira d'un recul pour la démocratie et pour les droits des femmes, qui ne sont pas tous reconnus par la religion catholique, a-t-elle prévenu.