Alors que les sondages laissent présager de la possibilité de résultats électoraux incertains, les rumeurs à propos d'un éventuel gouvernement de coalition ont dominé le paysage politique ontarien, samedi.

Les discussions sur ce qui pourrait se passer dans le cas d'une faible minorité pour le parti vainqueur comprenaient des piques empoisonnées lancées par les chefs à leurs rivaux.

La chef libérale Kathleen Wynne a affirmé que voter pour les néo-démocrates pourrait ouvrir la voie aux progressistes-conservateurs et remettre les clés du pouvoir à Tim Hudak, à la tête d'un gouvernement minoritaire.

Selon Mme Wynne, il est «choquant» que la chef du NPD Andrea Horwath eût refusé de rejeter l'idée de soutenir un gouvernement Hudak si personne ne remporte de majorité le 12 juin au soir.

«Le NPD d'Andrea Horwath est un parti qui a déjà eu des principes, a lâché Mme Wynne. Ce parti avait l'habitude de se tenir debout pour quelque chose.»

Mme Horwath, la chef de la deuxième opposition dans la dernière législature, a riposté en attaquant le bilan libéral, qui compte plusieurs scandales, dont celui de l'annulation de la construction de centrales au gaz qui pourrait coûter plus d'un milliard de dollars aux contribuables.

«La dernière chose que je ferai, c'est prendre des leçons de principes de la part d'un parti libéral corrompu», a-t-elle déclaré.

Les néo-démocrates a accusé la première ministre sortante de s'accrocher à tout ce qui passe pour tenter de distraire les électeurs des sommes gaspillées.

Malgré son refus d'évacuer toute possibilité de coalition, Mme Horwath s'en est prise à la promesse de Hudak de mettre la hache dans la fonction publique, alors qu'elle a déclaré que son objectif était de surmonter les probabilités et de former un gouvernement.

«Je suis en campagne pour devenir première ministre de cette province.»

De son côté, M. Hudak, de passage à un bureau de vote par anticipation, a de nouveau refusé tout scénario de gouvernement de coalition, et a demandé à ses adversaires de cesser d'évoquer cette possibilité.

«La dernière fois, l'ancien premier ministre Dalton McGuinty et Kathleen Wynne ont dit qu'ils pouvaient renier leurs promesses en raison de la coalition formée avec le NPD. Les électeurs n'aiment pas cela. C'est peut-être bon pour les politiciens, mais ce n'est pas bon pour la province.»

Après les dernières élections provinciales, en 2011, le premier ministre de l'époque, Dalton McGuinty, est demeuré en poste malgré sa minorité en Chambre, lorsque les néo-démocrates ont accepté de soutenir son gouvernement.