Le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des populations autochtones sera au Canada à compter de lundi pour dresser un constat de la situation précaire de ces communautés au pays.

Le professeur de droit James Anaya, qui élaborera un rapport à ce sujet à la demande de l'ONU, doit s'entretenir avec des représentants autochtones et gouvernementaux au cours de son passage au Canada.

«L'idée derrière cette démarche est d'avoir des renseignements de première main sur la situation des peuples autochtones du Canada en m'entretenant directement avec eux aussi souvent que possible», a-t-il souligné en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

En tant que rapporteur spécial des Nations unies, le rôle de M. Anaya est de faire la promotion des lois et politiques soutenant les communautés autochtones à travers le monde. Il a également pour mandat d'étudier leurs conditions de vie et soumettre des rapports et recommandations à cet égard.

Il n'a toutefois aucun pouvoir contraignant. M. Anaya tente plutôt, en dénonçant des situations inacceptables, d'embarrasser les gouvernements auprès de la communauté internationale.

Le gouvernement fédéral aura l'occasion de répondre aux conclusions de M. Anaya avant qu'un rapport final ne soit publié et présenté, l'an prochain, au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Ce rapport comportera ainsi des recommandations à l'intention du gouvernement fédéral, des Premières nations et possiblement d'autres groupes.

Le séjour d'une durée de neuf jours, au cours duquel M. Anaya visitera à la fois des petites communautés rurales et des grosses villes, se terminera le 15 octobre. Il se rendra également à Ottawa pour discuter avec des représentants du gouvernement fédéral et de plusieurs ministères et agences.

L'un des enjeux susceptibles d'être abordés à cette occasion est l'exploitation des ressources naturelles sur les terres autochtones.

Sans se risquer à faire des liens directs avec la situation canadienne, M. Anaya a souligné que les entreprises privées et gouvernements commençaient, un peu partout à travers le monde, à réaliser qu'ils avaient besoin de l'appui des peuples autochtones dans la concrétisation des principaux projets énergétiques.

«De façon générale, oui, il est clair que nous avons une tendance lourde qui va dans cette direction, et plus particulièrement chez les principales industries ministères et pétrolières», a-t-il déclaré.

Cette hypothèse semble par ailleurs se vérifier en Colombie-Britannique, où une délégation de haut représentants gouvernementaux s'est récemment rendue écouter les inquiétudes des autochtones dans le dossier de l'oléoduc Northern Gateway, entre autres.

M. Anaya avait déjà déposé une première demande officielle de visite au Canada en février 2012.

«J'hésite à sauter aux conclusions dans ce genre de situations. Il est fréquent que les gouvernements mettent du temps avant de répondre à mes demandes», a-t-il mentionné.