Les entrepreneurs du secteur de la construction réunis sous la bannière de l'Association patronale des entreprises en construction du Québec dénoncent un climat «difficile et dramatique», où le gouvernement présente des requêtes «démesurées» et retarde bien souvent les paiements sur plusieurs chantiers en cours.

L'Association, qui a travaillé récemment à la création d'un code d'éthique pour ses entreprises-membres, demande entre autres aux autorités publiques de revoir les critères qui leur permettent d'ordonner des directives exécutoires, c'est-à-dire la mise en oeuvre de travaux non prévus dans les contrats initiaux avant d'en statuer le coût.

«Très souvent, ça se termine devant les tribunaux. Le processus légal est très long. Pendant ce temps, afin de fixer le prix payé par le donneur d'ouvrage pour les travaux non prévus effectués, c'est l'entreprise qui paie le tout avec son fonds de roulement, ce qui la fragilise énormément», a indiqué le président de l'APECQ, Christian Thériault.

L'Association dénonce le fait que le gouvernement prenne parfois entre 90 et 120 jours avant de payer pour les travaux effectués, alors qu'il est inscrit dans les contrats que la transaction doit être terminée dans le mois qui suit.

Selon M. Thériault, le climat actuel pourrait favoriser l'acquisition des entreprises de construction québécoise par des firmes étrangères.

«Si cette nouvelle situation économique perdure, elle risque de provoquer la mainmise de plusieurs entreprises au profit de grandes entreprises étrangères. Nous constatons déjà ce phénomène auprès de nos firmes de génie-conseil, ce qui se traduira également par une perte d'expertise acquise difficilement au cours des récentes années et un transfert des profits vers des pays étrangers», a résumé M. Thériault.