La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a repoussé à répétition les demandes des médias visant à connaître les coûts de la destruction des données du registre des armes d'épaule, et ce, même si l'organisation disposait d'une évaluation complète des coûts.

La GRC détient, depuis plus d'un an, un document démontrant que la réalisation de cette promesse du gouvernement conservateur entraînerait des frais d'environ un million $.

La présentation de type «PowerPoint» a été remise à La Presse Canadienne après 11 mois d'attente ayant fait suite à une demande d'accès à l'information.

La GRC a toutefois refusé de répondre à des questions directes sur le sujet, se bornant à préciser que les fonds nécessaires pour détruire les renseignements seraient tirés de son budget.

La porte-parole néo-démocrate en matière de Justice, Françoise Boivin, juge que la gestion de ce dossier soulève des questions sur la politique de communication de la GRC.

Mme Boivin pense que ce corps de police aurait dû se montrer plus transparent. Elle précise que «la GRC, en se braquant, a fait en sorte qu'on s'imagine le pire».

«(Il semble avoir) une loi non écrite du silence (au sein de l'ensemble de l'appareil gouvernemental), a déploré Mme Boivin. Quand cette culture du silence sur des questions routinières au sein de la GRC peut être préjudiciable.»

Elle a ajouté que la GRC existe «pour assurer le respect de la loi» et qu'elle devrait donc avoir un comportement exemplaire.

«Peut-on lui faire confiance dans des dossiers plus importants? Comment peut-on lui faire confiance pour bien enquêter sur le Sénat, sur autres choses. C'est normal d'entretenir des doutes.»

Un porte-parole de Steven Blaney, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, a réagi par courrier électronique.

Jean-Christophe de Le Rue a écrit que la mise au rancart du registre «n'entraînera pas de coûts supplémentaires pour les contribuables».

Après avoir été questionné au sujet de la possibilité que les frais de destruction forcent la GRC à réduire les fonds alloués à d'autres dossiers prioritaires, M. de Le Rue a indiqué que l'argent destiné à financer du travail administratif ne peut pas être redirigé ailleurs.

Il a fait valoir qu'il ne pensait pas que son gouvernement cherchait à «cacher quoi que ce soit».