Un pionnier de l'étude de la démographie au Québec n'est plus. Jacques Henripin s'est éteint lundi dans un hôpital de Montréal à l'âge de 87 ans.

Durant sa longue carrière, cet intellectuel engagé a notamment fondé et dirigé le département de démographie de l'Université de Montréal.

Dans le cadre de ses travaux, il s'est notamment intéressé aux questions de la fécondité, aux politiques familiales, au vieillissement de la population et à la langue.

Ses prises de position ont, parfois, semé la controverse. Par exemple, au début des années 2000, il avait lancé que le français n'était plus menacé au Québec même si auparavant, il avait souvent défendu la position contraire.

M. Henripin avait fait volte-face après avoir constaté qu'il avait sous-estimé l'exode des anglophones vers le reste du Canada à la suite de l'élection d'un premier gouvernement péquiste.

Selon la professeure à la retraite Évelyne Lapierre-Adamcyk, qui a très bien connu le démographe, il ne cherchait pas à choquer gratuitement. Elle ne pense pas que son ancien collègue «provoquait pour provoquer». Elle juge plutôt que c'était «quelqu'un qui aimait faire réagir et réfléchir».

Mme Lapierre-Adamcyk ajoute qu'il essayait toujours de s'appuyer sur une analyse scientifique et des vérifications empiriques des tendances et des phénomènes qu'il étudiait.

Elle conclut en indiquant que son objectif était noble: il voulait que «la société puisse prendre conscience des problèmes qui la rongeaient qu'elle avait à résoudre».