Les avocats des deux Canadiens détenus en Égypte depuis deux semaines n'ont finalement pas pu obtenir leur libération, jeudi.

John Greyson, un cinéaste de Toronto, et Tarek Loubani, un médecin de London, en Ontario, ont été arrêtés au Caire par la police égyptienne le 16 août, alors qu'ils se rendaient à Gaza.

Les autorités canadiennes ont affirmé que les deux voyageurs s'étaient apparemment retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment - qu'ils avaient finalement été victimes de l'opération policière menée durant une violente manifestation antigouvernementale.

Les procureurs égyptiens soutiennent cependant que les deux Canadiens ont « participé avec des membres des Frères musulmans » à une attaque contre un poste de police.

Leurs avocats et un représentant du gouvernement canadien indiquaient mercredi qu'ils devaient rencontrer un procureur égyptien jeudi afin de plaider en faveur de la remise en liberté des deux détenus. Mais ce procureur ne s'est pas présenté au rendez-vous, et les avocats des deux Canadiens ont dû quitter la prison bredouilles avant le couvre-feu quotidien.

On ne sait pas encore si une autre rencontre entre le procureur égyptien et les avocats canadiens pourrait être organisée, ou si l'ordonnance de détention pourrait être levée.

Les proches des deux hommes ont cependant indiqué jeudi que tous ceux qui devaient voir le procureur ce jour-là ont subi le même sort, et qu'il ne s'agit pas d'une mesure spécifique aux deux Canadiens.

La ministre d'État aux Affaires étrangères, Lynne Yelich, a réclamé à nouveau la libération des deux Canadiens, puisqu'aucune accusation n'a formellement été déposée contre eux.

Les deux hommes se trouvaient au Caire en route vers Gaza: le docteur Loubani devait y enseigner la médecine d'urgence, et le cinéaste Greyson, un militant pro-Palestinien, songeait à y réaliser un documentaire.

John Greyson a notamment réalisé en 1996 le film « Les Feluettes » (Lilies), adaptation au grand écran de la pièce du dramaturge québécois Michel-Marc Bouchard.

Une pétition en ligne adressée au gouvernement canadien et à l'ambassade égyptienne à Ottawa afin d'obtenir la libération immédiate de MM. Greyson et Loubani a recueilli des dizaines de milliers de signatures. Le gouvernement Harper a lui aussi exprimé son inquiétude sur leur sort.