Un groupe de voleurs a mis la main la semaine dernière, probablement sans le savoir, sur des documents confidentiels concernant l'enquête policière sur Laval, en particulier la défense de deux des accusés.

Selon des informations obtenues par La Presse, ces dossiers se trouvaient dans l'automobile du réputé avocat criminaliste Pierre Morneau lorsque celle-ci a été ciblée par des voleurs.

Les faits ont été commis il y a une semaine sur le boulevard Curé-Labelle à Laval.

Me Pierre Morneau représente deux des 37 personnes arrêtées et accusées à la suite de l'enquête Honorer menée par l'Unité permanente anticorruption (UPAC) à Laval. En premier lieu, l'entrepreneur Anthony Mergl. Le patron de la firme Nepcon, qui a longtemps fait partie du trio de firmes ayant obtenu la grosse part des contrats d'infrastructures à Laval, est aussi connu comme étant un proche de Gilles Vaillancourt.

Les deux hommes habitent dans le même immeuble de la promenade Patton, là où ils ont été arrêtés le 9 mai dernier au matin.

Me Morneau s'occuperait aussi de Guy Vaillancourt, frère de l'ex-maire de Laval et jusqu'à récemment président de la firme familiale M.D. Vaillancourt Meubles ltée.

Enfin, il aurait aussi pris en main pendant un court laps de temps le dossier de Gilles Vaillancourt, décrit par les policiers comme le chef de l'« organisation criminelle «, dans la foulée de son arrestation. Ce qui expliquerait pourquoi, selon certaines sources, des papiers concernant la défense de l'ex-maire de Laval se trouvaient aussi dans la mallette qui a été dérobée.

La police de Laval s'est bornée à confirmer qu'elle menait une enquête sur un « vol commis dans un véhicule le 15 mai « et qui serait relié, croit-elle, à des dizaines d'autres méfaits similaires à mettre à l'actif du « même groupe d'individus «.

La piste privilégiée par les policiers écarterait donc celle de l'acte prémédité lié à la nature des documents dérobés.

Me Morneau est du même avis. Il a expliqué à La Presse que ces voleurs qui écument le secteur réussissent à neutraliser le système de verrouillage à distance des portes. C'est ainsi qu'ils se seraient emparés de sa mallette contenant ces dossiers sensibles.

Un brin philosophe, Me Morneau considère qu'il n'y a rien de « dramatique « dans ce qui a été dérobé, même s'il s'agit de documents à « caractère privilégié «.

Dans le passé, ce criminaliste a déjà défendu des clients célèbres, en particulier Vito Rizzuto.