Le gouvernement Harper a lancé une offensive de charme aux États-Unis, mardi, pour promouvoir le pipeline Keystone XL. Le ministre Joe Oliver a présenté le pétrole des sables bitumineux comme une source d'énergie fiable provenant d'un pays aux politiques environnementales responsables.

Trois semaines après le plaidoyer de Barack Obama pour une lutte accrue contre les changements climatiques, le ministre des Ressources naturelles s'est rendu à Chicago, fief politique du président américain, pour entamer son voyage. Il y a notamment rencontré le maire de cette ville, Rahm Emanuel, ancien chef de cabinet d'Obama.

Le voyage était prévu avant le discours sur l'état de l'Union, mais le message qu'a livré le ministre semble répondre en tout point à l'appel du président.

«Un des messages qu'on veut promouvoir, c'est que le Canada est un pays responsable au point de vue de l'environnement et qu'on est en accord avec les États-Unis en ce qui concerne leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre», a indiqué le ministre Oliver en entrevue téléphonique à La Presse.

Le ministre a noté que les centrales au charbon des États-Unis émettent 40 fois plus de gaz à effet de serre (GES) que l'industrie canadienne des sables bitumineux. Il a aussi rappelé que le Canada a harmonisé ses règles d'émission des voitures et des camions à celles de l'administration Obama.

Indépendance énergétique

M. Oliver a vanté les avantages géostratégiques du pétrole canadien pour notre voisin du Sud, soulignant qu'il s'est longtemps approvisionné en pétrole à l'étranger. Combiné à l'émergence du gaz et du pétrole de schiste, le pétrole des sables bitumineux pourrait permettre à l'Amérique du Nord de connaître l'indépendance énergétique d'ici une décennie.

«C'est un rêve, une vision, pour les États-Unis depuis des décennies et, maintenant, il est possible que ça devienne une réalité si l'Amérique veut le faire avec nous», a indiqué le ministre.

Après Chicago, M. Oliver se rend à Houston aujourd'hui. Son voyage coïncide avec celui à Washington du premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, toujours pour promouvoir le projet Keystone XL. La semaine dernière, la première ministre de l'Alberta, Alison Redford, a mené une mission semblable dans la capitale américaine.

Un défi pour le Canada

Dans son discours sur l'état de l'Union, il y a trois semaines, M. Obama a fait de la lutte contre les changements climatiques une priorité. Au lendemain de ce plaidoyer, l'ambassadeur américain au Canada, David Jacobson, a déclaré que l'appel du président devrait aussi être vu comme un défi pour le Canada.

Plusieurs observateurs ont tracé un parallèle entre cette sortie et l'oléoduc Keystone XL, dont le tracé doit être approuvé par Washington.

La semaine dernière, le département d'État américain a rendu publique une évaluation environnementale préliminaire qui ne prend pas position relativement au projet Keystone XL.