Pris au coeur de la tempête alors qu'il revenait en voiture de Québec à Montréal, Simon Couillard a tout fait pour éviter un accident. À la suite d'une manoeuvre pour éviter une collision, son véhicule s'est enlisée dans le fossé. Prisonniers de la neige, ses quatre passagers et lui ont dû attendre durant plusieurs heures que la dépanneuse vienne leur porter secours.

M. Couillard, prêtre originaire de Montréal, fait affaire avec l'organisme de covoiturage Amigo. Hier matin, il a pris quatre passagers dans sa petite berline. Il revenait à Montréal après avoir passé Noël à Québec.

À l'approche de Saint-Hyacinthe, la visibilité est devenue presque nulle. Devant lui, des voitures et des poids lourds se sont emboutis les uns à la suite des autres. Pris de panique, Simon Couillard a brusquement tourné le volant et dirigé la voiture tout droit dans le fossé. Quelques secondes plus tard, un camion semi-remorque a fait la même manoeuvre pour atterrir à quelques mètres à peine de son véhicule dans un épais nuage de neige.

«Sur le coup, on a eu très peur. On a cru que le pire pouvait arriver», raconte l'homme. Lorsque nous l'avons rencontré, ses passagers et lui, frissonnants, attendaient patiemment depuis plus de deux heures dans la voiture. Dehors, on ne voyait pas âme qui vive. Leur auto était la seule sur des dizaines de mètres, profondément enfoncée dans la neige. «Ils ont remorqué tous les autres. Il ne reste que nous», a expliqué Antoine Mayer, qui était assis à l'arrière, le col de son manteau remonté bien haut.

Après s'être enlisés, tous sont sortis du véhicule pour constater les dégâts. Une fois assurés que personne n'était blessé, ils ont tenté de pelleter et de pousser. «Ça n'a rien donné, a soupiré M. Couillard. Il fait extrêmement froid et le vent repousse toute la neige qu'on enlève.»

Alors, ils ont attendu, serrés les uns contre les autres dans un puissant blizzard. En amont, la police avait fermé l'autoroute. En aval, des dépanneuses avaient retiré toutes les voitures prises dans le carambolage. «On a appelé deux fois. Ils nous assurent qu'on est les prochains», a soufflé Audeline Granger, une autre passagère.

La dépanneuse est arrivée quelques minutes plus tard. Enfin.