Le Canada a été pris à partie pour son bilan en matière de droits des enfants.

Des responsables des Nations unies estiment que des enfants vulnérables sont possiblement laissés pour compte par un système fédéral qui manque de transparence et souffre de l'absence d'une politique claire.

Des dirigeants fédéraux et provinciaux étaient à Genève, mercredi, et le seront encore jeudi, à l'occasion de l'examen de leur respect de la Convention relative aux droits de l'enfant.

Ce n'est pas la première fois qu'Ottawa est critiqué pour l'incohérence des multiples programmes fédéraux et provinciaux à l'intention des enfants.

Le comité onusien sur les droits des enfants affirme que le Canada doit faire mieux pour protéger les droits des enfants, surtout en ce qui concerne les enfants autochtones, handicapés ou immigrants.

Le comité a aussi réprimandé le Canada pour sa tolérance du châtiment corporel, pour la croissance de l'inégalité des revenus et pour ne pas avoir encore rapatrié Omar Khadr, ce Canadien arrêté en 2002 en Afghanistan et détenu depuis ce temps par les autorités américaines.

Selon le comité, unifier les éléments disparates du système politique canadien constitue le plus grand défi pour le Canada afin d'améliorer les conditions pour les enfants vulnérables.

«Ce que nous vous disons, c'est que vous devez relever la barre et relever le défi, parce que le Canada est l'une des plus grandes économies du monde», a déclaré la vice-présidente du comité, Marta Mauras Perez.

La Convention relative aux droits de l'enfant est un traité international ratifié par le Canada en 1991. Les signataires ont l'obligation de défendre régulièrement leur bilan en matière de droits des enfants et d'expliquer les progrès réalisés devant un comité de l'ONU.

Mercredi, le Canada a fait sa première apparition en 10 ans devant le comité.

Les responsables du comité se sont montrés insatisfaits à plusieurs reprises du manque de précision dans les rapports fournis par Ottawa, ne leur permettant pas de conclure si des progrès avaient été réalisés ou non.

À peine deux semaines avant les audiences, le gouvernement fédéral a déposé 127 pages de réponses aux questions du comité.

Et malgré que les documents contenaient plusieurs faits, chiffres et liens vers des sites Web, ils ne permettaient pas d'établir clairement l'efficacité des initiatives fédérales et provinciales dans les services destinés aux enfants.

«Malheureusement, le rapport du Canada ne répond pas aux exigences du comité», a ajouté Mme Mauras Perez.

Les Nations unies, de même que plusieurs organisations de lutte pour les droits des enfants au Canada, aimeraient que soit nommé un coordonnateur national ou un défenseur national des enfants, ce qui permettrait aux provinces et aux décideurs fédéraux d'agir de concert.

«Nous devons nous assurer qu'il n'y ait pas de disparité et que les enfants de partout au pays aient les mêmes droits», a affirmé un membre du comité.