Ascenseur trop petit, interphone trop élevé, absence de système de reconnaissance vocale: les défis sont nombreux pour les personnes handicapées lorsqu'elles veulent avoir accès aux bureaux de... la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

Après avoir été contrainte d'utiliser le petit ascenseur de la CDPDJ, dans lequel elle a cédé à une crise de claustrophobie et d'hyperventilation, Effy Louridas, 60 ans, a lancé une poursuite pour discrimination contre les gestionnaires de l'immeuble où se trouve la Commission.

Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec (RAPLIQ) et mandataire de la plaignante, souligne que cette dernière poursuit plus particulièrement la Société immobilière du Québec et les Gestions Georges Coulombe, toutes deux gestionnaires de l'immeuble.

Les doléances de Mmes Louridas et Gauthier visent particulièrement l'ascenseur des bureaux montréalais de la CDPDJ, rue Saint-Jacques.

L'ascenseur de l'immeuble est en fait un monte-charge qui date de 1982. Son interphone est situé trop haut pour les personnes en fauteuil roulant, sa capacité maximale est de 250 kg - un fauteuil roulant motorisé en pèse près de 150 - et il est trop petit pour une personne accompagnée d'un chien-guide, par exemple.

Selon Mme Gauthier, la difficulté d'accès aux bureaux de la CDPDJ complique fortement les visites, en plus d'envoyer un message fort négatif, selon lequel les personnes handicapées sont des «citoyens de deuxième zone».

Mme Gauthier soutient que les personnes handicapées font partie des groupes les plus discriminés de la société. Elle en veut pour preuve le fait que 35% des plaintes que reçoit la Commission concernent des personnes handicapées.

Elle prévient la CDPDJ que, si elle ne fait pas les modifications adéquates à l'entrée principale et à l'ascenseur, elle lui demandera de déménager.

En tant que «défenseur des droits des personnes handicapées», la CDPDJ devrait selon elle montrer l'exemple et rendre ses bureaux accessibles aux personnes handicapées.