L'accord de libre-échange actuellement négocié avec l'Union européenne ne forcera pas l'ouverture des marchés du lait, des oeufs et de la volaille, protégés par un système de gestion de l'offre. «Il est très clair que nous priorisons la défense de la gestion de l'offre», a dit hier à la Conférence de Montréal Pierre Marc Johnson, négociateur en chef pour le Québec.

«Il y a un consensus fort dans l'ensemble des provinces, dans cette négociation, pour qu'on n'atteigne pas le régime de gestion de l'offre», a assuré l'ancien premier ministre du Québec. Bien que la décision appartienne au gouvernement fédéral, M. Johnson s'est dit «plutôt optimiste qu'il n'y aura pas de troc de nos intérêts défensifs contre nos intérêts offensifs» dans l'Accord économique et commercial global Canada-Europe.

L'éventuelle entrée du Canada dans les pourparlers en vue d'un partenariat transpacifique «est beaucoup plus risquée» pour la gestion de l'offre, selon M. Johnson. Puisque des pays de l'Océanie et les États-Unis «n'aiment pas la gestion de l'offre», le Canada «est dans une position inconfortable», a-t-il reconnu.

«La zone pacifique est fondamentale en matière de commerce», a souligné le négociateur. Pour accéder à ces marchés prometteurs, «il y a un prix à payer», a-t-il dit. Le Canada marche donc sur des oeufs, «un produit sous gestion de l'offre», a noté avec humour M. Johnson.