Les Français installés au Québec choisiront-ils leur prochain député dans un consulat espagnol, belge ou néerlandais? C'est la solution que propose un candidat proche de Nicolas Sarkozy pour dénouer l'impasse qui subsiste depuis des mois entre Ottawa et Paris sur le vote des ressortissants français.

Julien Balkany, candidat aux législatives dans la circonscription États-Unis-Canada, proposera ce mode opératoire original demain à Montréal, a appris La Presse.

Les présidentielles s'achèvent dimanche, mais les élections législatives suivront rapidement. Dès la deuxième semaine de juin, les Français éliront leurs représentants à l'Assemblée nationale. Les expatriés ont aussi leurs représentants.

Toutefois, le gouvernement canadien refuse de laisser des ressortissants étrangers voter pour un député représentant son propre territoire. Selon les Français, le Canada est le seul pays au monde qui s'oppose à ce que des bureaux de vote soient installés sur son sol. Ottawa n'a toutefois aucun pouvoir sur ce qui se déroule dans l'enceinte des ambassades et des consulats étrangers.

Le député qui sera élu aura la tâche de porter la voix de tous les Français du Canada et des États-Unis.

Solidarité européenne

«Mon objectif c'est d'être sûr qu'un maximum de Français résidant au Canada puissent voter et qu'il n'y ait pas de déni de démocratie», a expliqué Julien Balkany à La Presse.

«Le meilleur moyen, c'est que la France recoure à la solidarité des autres membres de l'Union européenne en leur demandant de mettre à disposition leurs consulats.»

Selon le candidat, sa solution est novatrice, mais elle n'indisposera pas ses compatriotes.

«Ce serait une très belle illustration de la solidarité des états européens», a-t-il ajouté.

M. Balkany demande au ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, de prendre rapidement contact avec ses homologues européens pour leur proposer sa solution.

Proche de Sarkozy

Julien Balkany n'est pas le candidat investi par le parti du président Sarkozy: c'est Frédéric Lefevbre, par ailleurs ministre, qui a remporté l'investiture.

Mais la famille Balkany est «extrêmement proche» de l'actuel président de la République.

«Ce serait au président de la République de dire s'il considère que je suis l'un de ses proches ou non, mais il y a des liens très très forts entre ma famille et la sienne depuis très longtemps», a-t-il affirmé.