Les producteurs de boeuf canadiens ressentent encore l'impact économique de la maladie de la vache folle huit ans après qu'elle eut été découverte en Alberta.

Jill et Cole Harvie ont vécu la crise de près. Le couple gère un ranch de 700 hectares au sud d'Olds, en Alberta, où ils élèvent un troupeau de 500 têtes composé de Hereford, de Charolais et de Simmental, et destiné à l'exportation.

Environ 20 autres cas de vache folle ont suivi le premier détecté en 2003, mais les Harvie ont réussi à survivre à l'orage provoqué par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Ils savent que certains de leurs confrères ont été moins chanceux.

Selon Jill, beaucoup de gens ont quitté l'industrie parce qu'il était trop difficile de continuer. Elle a affirmé que les dernières années avaient été dures et qu'il faudrait encore du temps pour que le secteur ne se rétablisse complètement.

Le plus gros défi consiste à regagner les marchés perdus. La Canadian Beef Export Federation a indiqué que le Canada exportait maintenant dans 74 pays contre plus de 100 avant l'épidémie d'ESB.

Les États-Unis arrivent en tête du palmarès des cinq plus importants marchés pour le boeuf canadien, qui comprend aussi le Mexique, Hong Kong, le Japon et la Russie.

De manière générale, les exportations de boeuf ont également baissé, a révélé la fédération. En 2002, l'année avant la crise, le Canada avait envoyé à l'étranger 518 000 tonnes de viande bovine d'une valeur de 2,1 milliards $. L'an dernier, 422 000 tonnes d'une valeur de 1,5 milliard $ ont été exportées.

Ed Fast, le ministre canadien du Commerce international, croit que le Canada a injustement souffert de la crise.

«Le pays a été déclaré zone à risque contrôlé pendant quatre ou cinq ans, a-t-il déclaré. C'est intéressant de voir comment certains des marchés auxquels nous avions auparavant accès continuent de reporter leur réouverture.»

«Je ne pense pas qu'il y avait de raison pour remettre en question notre réputation. J'ai l'impression que certains marchés dans le monde ont profité de la situation, a ajouté M. Fast. C'est pour cela que nous tentons de les convaincre que les marchés libres sont une chose pour tout le monde.»