Au lendemain de leur licenciement sans préavis, les travailleurs des centres d'appels de la société américaine IQT Solutions se retrouvent sans emploi, sans salaire et sans compensation, mais promettent de ne pas rester les bras croisés, du moins ceux de Trois-Rivières.

Au terme d'un rassemblement dans un parc de Trois-Rivières et auquel une centaine de travailleurs et d'anciens du centre d'appels ont participé, samedi, Sarah Labarre, une ex-employée d'IQT s'est dite exténuée, mais compte bien récupérer ce qui lui est dû.

En entrevue à La Presse Canadienne samedi, elle s'est désolée que la compagnie ait mis fin à ses activités d'une manière qu'elle qualifie de «sauvage». Elle a expliqué que les employés n'avaient pas reçu leurs relevés d'emploi, leurs salaires pour les cinq dernières semaines, ni de paie de vacances ou de compensation de départ.

Vendredi, les employés canadiens d'IQT ont été pris de court quand ils ont appris qu'ils perdaient leur emploi. Ils ont tous reçu l'ordre de récupérer leurs effets personnels et de quitter les lieux et ce, sans préavis et sans recevoir leur dernier chèque de paye.

Les 140 employés du centre d'appels de Trois-Rivières se sont retrouvés à la rue, à l'instar des quelque 450 travailleurs du centre de Laval, et les quelque 600 autres, qui exerçaient leurs fonctions à Oshawa, en Ontario.

Mme Labarre a affirmé que le député fédéral de Trois-Rivières, le néo-démocrate Robert Aubin, avait promis aux ex-employés d'IQT qu'il mettrait tout en oeuvre pour faire enquête sur la situation, et qu'il considérait prendre une mesure exceptionnelle pour que les employés puissent faire une demande de chômage, bien qu'ils n'aient pas les documents nécessaires.

Le centre de Trois-Rivières venait tout juste d'obtenir son accréditation syndicale, lundi dernier, auprès du syndicat des Métallos (FTQ). Le directeur québécois du syndicat, Daniel Roy, s'est dit outré samedi par le comportement de l'entreprise américaine qui selon lui, avait prémédité son coup pour déménager les emplois à Nashville, au Tennessee.

Il a promis d'intenter des procédures judiciaires dès lundi pour rappeler IQT Solutions à l'ordre.

Selon M. Roy, la compagnie n'a pas respecté la Loi sur les normes du travail. Celle-ci oblige les employeurs à donner deux semaines de préavis à ses employés, en plus d'obliger le versement d'une paye de vacances ou d'un minimum de quatre pour cent du salaire obtenu au cours de la dernière année.

Samedi soir, le site web d'IQT Solutions, dont le siège social est situé à Nashville, au Tennessee, affichait un message d'erreur à l'effet que le service Internet n'était pas disponible.