Le Syndicat des travailleurs des postes (STTP) affirme qu'aucune directive uniforme n'a été donnée à travers le réseau pour rattraper le retard dans le courrier accumulé.

Selon le porte-parole de la section locale de Montréal, Jacques Valiquette, rien ne justifie le retard actuel dans la livraison du courrier, si ce n'est l'attitude de la direction.

«Normalement, une situation comme celle que l'on vit aujourd'hui, ça se règle dans une semaine, une semaine et demie maximum», a soutenu M. Valiquette, qui a vécu d'autres conflits semblables.

Il note que les intentions de l'employeur sont difficiles à cerner.

«Leurs directives diffèrent d'un endroit à l'autre. Il y a des endroits où on offre du surtemps, d'autres où il n'y en a pas du tout, d'autres où on a forcé des travailleurs à faire du temps supplémentaire. Il n'y a pas d'uniformité dans leurs directives et on ne comprend toujours pas pourquoi l'employeur agit de la sorte», a-t-il dit.

Or, avec les volumes beaucoup plus élevés de courrier qu'en temps normal, le temps supplémentaire devrait être beaucoup plus répandu, à son avis.

«Avec des volumes élevés, avant le conflit, on aurait offert aux facteurs de faire du surtemps dans leur itinéraire et d'autres facteurs auraient aussi eu un ordre de surtemps pour finaliser et faire du surtemps sur les routes où des facteurs auraient refusé le surtemps», a expliqué le porte-parole syndical.

Et il ne fait aucun doute, selon lui, que les volumes sont anormalement élevés.

«Nous sommes allés visiter des planchers. Il y a énormément de courrier sur les planchers et on a vu beaucoup de lettres première classe qui dataient d'aussi loin que le début du mois de juin qui étaient toujours sur les planchers», a dit le porte-parole syndical.

Les membres de la section locale de Montréal doivent se réunir ce mercredi soir afin de faire le point sur les problèmes de livraison de courrier, dresser un bilan des négociations et discuter de la loi spéciale qui a forcé l'employeur à lever son lock-out.

«Il y a vraiment du mécontentement au sein du membership, a reconnu M. Valiquette. Le syndicat est sur la sellette parce que les membres se demandent ce que fait le syndicat dans ce dossier.»