Dans une lettre ouverte au Conseil du statut de la femme, 40 personnes - des professeures, essentiellement - protestent contre la position de cet organisme, qui s'oppose fermement à toute décriminalisation de la prostitution.

Au début du mois d'octobre, le Conseil du statut de la femme (CSF) avait vivement réagi à un jugement de la Cour supérieure de l'Ontario qui prônait l'invalidation de certains articles de la loi canadienne concernant la prostitution. «La prostitution représente la forme ultime de la violence faite aux femmes (...) qu'il ne faut surtout pas cautionner», avait dit le CSF dans un communiqué.

Les signataires de la pétition estiment, elles, que ces femmes et ces hommes «ont le droit de vivre et de travailler en sécurité, dans un contexte exempt de violence et de discrimination. Pourtant, les lois actuelles obligent les travailleuses du sexe à exercer dans des conditions dangereuses tout en compromettant leur accès à la protection policière, ce qui les rend encore plus vulnérables à la violence», dit la lettre ouverte, rendue publique hier.

«Comment le Conseil du statut de la femme en est-il arrivé à dénoncer un jugement visant l'amélioration de la sécurité de femmes disproportionnellement visées par la violence?»

Cela dit, à partir de quel âge, selon les pétitionnaires, la prostitution doit-elle être décriminalisée?

À cette question, posée à la conférence de presse tenue hier, Émilie Laliberté, porte-parole de Stella - organisme de défense des prostitués -, a répondu que la prostitution doit être le fait «d'adultes consentants». Cela étant, elle ne devrait être décriminalisée que pour les personnes de 18 ans et plus.

Mme Laliberté a reconnu que certaines des personnes de l'industrie sont cependant mineures.