Certains des immigrants tamouls à bord des bateaux qui ont rejoint les côtes canadiennes en août s'étaient vu refuser le statut de réfugiés en Grande-Bretagne, a révélé le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, jeudi.

M. Kenney a fait cette déclaration lors de l'annonce du projet de loi fédéral visant à décourager les passeurs de clandestins de répéter un tel scénario.

Lors d'une conférence de presse à Delta, en Colombie-Britannique, le ministre Kenney a indiqué aux journalistes que ces immigrants avaient fait preuve d'un comportement illégitime. Selon lui, ils ont bénéficié du système d'immigration au détriment d'autres réfugiés patientant pour entrer au pays.

La législation actuelle n'interdit toutefois pas à un immigrant s'étant vu refuser le statut de réfugié dans un autre pays de formuler une telle demande au Canada. Les critères canadiens pour octroyer ce statut sont différents de ceux d'autres pays, comme par exemple les États-Unis.

L'avocat vancouvérois Daniel McLeod, spécialiste de la question d'immigration, a indiqué que plusieurs pays respectaient la Convention des Nations unies sur les réfugiés mais que l'interprétation diffère d'un État à l'autre. Le régime politique peut, entre autres, être un facteur déterminant.

Les conservateurs ont présenté jeudi un projet de loi octroyant au ministre de la Sécurité publique l'autorité pour déterminer si l'arrivée d'un immigrant au pays est considérée «irrégulière» et sujette à un traitement plus sévère.

Les critiques ont immédiatement fusé au sein des partis d'opposition et des groupes de défense des réfugiés. Ils estiment que les mesures du projet de loi ne réduiraient en rien le trafic d'êtres humains et risqueraient de criminaliser des gens qui trouvent refuge au Canada.