La faiblesse des vents a donné un certain répit, hier, aux pompiers qui luttent contre les incendies de forêt, mais la sécheresse persistera au cours des prochains jours.

Le nombre d'incendies a légèrement fléchi hier, passant de 63 à 55, dont 10 ne sont pas encore circonscrits, comparativement à 14 la veille. «Certains ont été éteints, d'autres se sont allumés», a dit Yvan Leroux, de la Sécurité civile.

 

«Les feux progressent plus rapidement quand c'est sec, indique Joanie Côté, de la Société de protection contre les incendies de forêt (SOPFEU). On n'a pas de pluie et une petite possibilité de foudre. La situation demeure critique.»

Au moment de mettre sous presse, la SOPFEU estimait que la superficie de forêt brûlée était de 65 858 hectares. C'est en Haute-Mauricie qu'on trouve le plus d'incendies non maîtrisés, mais le plus important brûle à la Baie-James. Deux avions-citernes du Manitoba et une vingtaine de pompiers du Maine sont arrivés en renfort. Ces derniers ont été affectés près de la réserve de Wemotaci, où le feu se fait le plus menaçant pour les habitations.

Aucune autre évacuation n'a été ordonnée hier, mais la Sûreté du Québec a continué d'aviser les villégiateurs et pêcheurs des dangers de demeurer en forêt.

Rappelons que depuis mercredi, près de 2000 personnes ont dû quitter leur résidence en raison des incendies, surtout à Wemotaci, mais aussi à Manouane. Aucune résidence n'a été détruite; c'est surtout la fumée qui force l'évacuation des résidants.

Une trentaine d'avions de reconnaissance sillonnent le ciel pour détecter les nouveaux foyers, tandis qu'une quinzaine d'avions-citernes s'affairent à les contenir.

Débuts précoces

La saison des incendies commence très tôt cette année, remarque un spécialiste, Yves Bergeron, de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. «Tant qu'il y a de la neige en forêt, ça limite les feux, mais cette année, il n'y en a pas eu beaucoup et elle a fondu tôt», dit-il.

Il croit par ailleurs qu'on pourrait connaître des saisons plus intenses dans les prochaines années. «Il y a une accalmie depuis les années 30, mais c'est une question de cycle, dit-il. On a été chanceux dans les dernières décennies. Ça nous a peut-être donné l'illusion qu'on pouvait combattre les incendies. Ce qui est prédit par les changements climatiques, c'est qu'il y en aura plus, pas moins.»

«Du point de vue écologique, le feu n'est pas un problème, mais c'est un problème pour la foresterie et la sécurité publique», souligne M. Bergeron.