Les 800 agents de sécurité de BCIA au Québec n'ont pas été payés depuis environ un mois, a indiqué leur syndicat, hier. La situation ne semble guère être plus reluisante pour les quelque 200 employés de la filiale ontarienne.

Les chèques de paie remis le 23 avril étaient sans provision. Le jour même, l'entreprise s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite. La société Gestion Gamarco a proposé d'avancer 800 000$ pour payer les salaires et tenter de relancer la firme.

 

Les représentants du syndicat, affilié aux Métallurgistes unis d'Amérique (FTQ), ont rencontré le président de Gamarco, Gioacchino Arduini, mardi. «On nous a assurés que les chèques seraient remis dans la nuit de jeudi à vendredi», a dit le porte-parole du syndicat, Dominic Lemieux.

Hier matin, les employés n'avaient toujours rien reçu. Ils se sont fait dire qu'ils recevraient des chèques dans l'après-midi, mais leur espoir a été de nouveau déçu. «Depuis le 23 avril, les agents voguent de promesse en promesse sans jamais voir la couleur de leur argent», a dit M. Lemieux.

«La compagnie BCIA, qui fait les manchettes en raison notamment de ses liens avec l'ex-ministre Tony Tomassi, doit cinq semaines de paie à ses employés, cela sans compter les vacances accumulées, affirme le syndicat dans un communiqué. Les agents se présentent au travail sans être payés, par sens du devoir, conscients que le jour où ils n'y seront plus, la compagnie perdra ses contrats. Mais il y a des limites à se faire niaiser.»

Si l'entreprise fait faillite, les travailleurs ne recevront que 3100$ de ce qu'on leur doit. Plusieurs d'entre eux pourraient perdre des milliers de dollars. Le syndicat parle d'un «drame» pour ses membres.

«Les comptes de banque de nos membres sont à sec, déplore M. Lemieux. Ils paient l'épicerie à crédit. On a beaucoup parlé des millions de dollars que l'État risque de perdre, mais ce n'est rien comparé à ce que représente la paie pour les agents de sécurité.»

Le syndicat ne veut pas donner le mot d'ordre ne pas entrer au travail. Mais, selon M. Lemieux, il est évident que les employés ne continueront pas longtemps à travailler sans être payés. Plusieurs entreprises et organismes publics risquent de se voir privés des services de sécurité qu'assure l'agence.