L'agence de sécurité B.C.I.A. veut éviter la faillite, mais son plan de relance permettrait aux fonds régionaux de l'État de récupérer seulement 100 000$ sur 4 millions.

B.C.I.A. s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite, cette semaine. Elle n'a pu honorer la paie de ses 1003 employés, après que le Mouvement Desjardins eut cessé d'avancer des fonds.

 

Le président de B.C.I.A., Luigi Coretti, et le syndic Demers Beaulne ont préparé une proposition visant à relancer l'entreprise. B.C.I.A. a été financée par des Fonds d'intervention économique régionaux (FIER), que le gouvernement du Québec soutient à 66%.

Les deux FIER de Montréal et de Sherbrooke ont avancé des fonds sous forme de prêts, tandis que ceux de Laval et du Saguenay ont investi en tant qu'actionnaires. Chacun des FIER a injecté 1 million.

Desjardins est de loin le principal créancier. La Caisse centrale Desjardins a une créance de 8,5 millions. S'ajoute à cette somme le prêt de Capital régional et coopératif Desjardins et sa participation comme actionnaire, de 4 millions. Total: 12,5 millions.

En vertu de la proposition, le Mouvement Desjardins ne peut s'attendre à se voir rembourser plus de 2,4 des 12,5 millions qu'il a engagés.

Les 140 créanciers ordinaires et les employés impayés devraient se partager moins de 800 000$. Les employés qui réclament 3250$ ou moins et les créanciers qui demandent 1000$ ou moins seraient payés en entier. Pour les créances excédant ces sommes, le versement ne correspondrait qu'à 5% des réclamations.

Luigi Coretti cherche activement un sauveur pour avancer les 800 000$, nous indique le syndic Stéphane Lachance, de Demers Beaulne. Dans un premier temps, toutefois, il lui faut un financement temporaire lui permettant de payer ses employés le temps de relancer l'entreprise.

Mercredi, l'entrepreneur en construction Gioacchino Arduini a offert un financement intérimaire de 1 million de dollars. M. Arduini, président de Gestion Gamarco, de Laval, a exigé un taux d'intérêt équivalent à 35% par année, étant donné le risque.

Surtout, il voulait que ses avances de fonds soient remboursées en priorité sur les autres créanciers advenant que l'entreprise fasse faillite malgré la relance. Revenu Canada a refusé de céder sa priorité et l'entente est tombée.

Luigi Coretti, 44 ans, a fait deux faillites personnelles depuis 1990. Une de ses entreprises, Manteaux Cory, a également déclaré faillite.