Cela fera bientôt 20 ans, le 6 décembre, que la tuerie de Polytechnique a eu lieu et, à cette occasion, une foule d'activités sont prévues pendant 12 jours sur le thème de la violence faite aux femmes.

Une déclaration, clamant que «la violence faite aux femmes n'est jamais banale», a déjà été publiée dans plusieurs quotidiens, mercredi, et elle marque le début de ces 12 jours d'activités. Cette journée était d'ailleurs la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

La déclaration a été signée par d'autres personnalités devant les caméras: des représentants des policiers, des étudiants, des groupes de femmes, des syndicats, des Premières Nations.

La déclaration est endossée par 178 personnes et 222 organismes.

Vingt ans après la tuerie de Polytechnique, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi, croit que la situation des femmes s'est tout de même améliorée. «Bien certainement. Les lois, l'action de la police, la sensibilisation du public face à la violence faite aux femmes se sont améliorées, ce qui fait en sorte que les femmes, quand elles vivent de la violence, vont la dénoncer plus rapidement, elles vont chercher de l'aide plus rapidement», opine Mme Conradi.

Tout comme les policiers présents sur place, elle regrette toutefois que l'on veuille réduire la portée du registre des armes à feu. Ce registre était justement né à la suite des pressions des familles des victimes de Marc Lépine à l'École polytechnique.

«Le registre des armes à feu, dans un cadre d'intervention en violence conjugale, est un outil important pour les policiers, quand ils vont aller faire des arrestations, parce que c'est quelque chose qu'ils peuvent consulter; donc on peut prévoir le coup quand il y a des arrestations qui sont à faire», a expliqué Vincent Richer, mandataire du dossier de la violence conjugale au Service de police de la ville de Montréal.

«Je ne réussis pas à comprendre la réticence de nos élus à maintenir, alors qu'il devrait même être renforcé, le registre des armes à feu, une mesure toute simple, qui ne règle pas tout, mais qui envoie un signal, celui qu'on ne peut pas, dans une société pacifiste, se trimbaler avec une arme n'importe quand, n'importe comment», a lancé Michel Venne, directeur général de l'Institut du nouveau monde et signataire de la déclaration.

Parmi les activités qui auront cours durant ces 12 jours, on note des visionnements du film Polytechnique suivis de causeries à Gaspé et Trois-Pistoles, par exemple, une conférence sur la communication non violente à Richmond, une tournée de Mme Henriette Therrien, la mère d'une des victimes de Polytechnique à Bonaventure, une vigile en souvenir de Natasha Cournoyer à Laval.

À Montréal aura aussi lieu une chaîne humaine le 6 décembre à la Place Émilie-Gamelin.