Les hommes de chevaux gardent espoir de sauver l'industrie des courses même si le gouvernement du Québec s'apprête à couper les vivres à Attractions hippiques.

L'Association trot et amble du Québec (ATAQ) espère convaincre Québec d'accompagner «les gens de l'industrie» dans une nouvelle tentative de relance.

«Partout où cela fonctionne dans le monde, ce sont les gens passionnés de l'industrie qui gèrent l'activité sous l'égide d'un organisme à but non lucratif. C'est ça la solution. Il faut travailler en partenariat», a dit le président de l'ATAQ, Alain Vallières, lundi en entrevue à La Presse Canadienne.

Bien entendu, le gouvernement «est interpellé» pour soutenir cette autre tentative de sauvetage, a poursuivi M. Vallières.

«Le gouvernement doit travailler en collaboration avec les gens de l'industrie pour s'assurer que les retombées économiques soient dans les régions, dans les produits d'élevage québécois, sur nos fermes et dans l'agriculture», a-t-il dit.

La décision du gouvernement de confier les hippodromes à un seul promoteur en 2006, en l'occurrence le sénateur Paul J. Massicotte, a été une catastrophe. Jamais l'industrie n'a été aussi mal en point que sous la férule du sénateur libéral, a soutenu M. Vallières.

«La privatisation avait pour but de relancer l'industrie. Mais au lieu de la relancer, on relançait la société Attractions hippiques en laissant mourir les courses», a-t-il fait valoir.

Le sénateur Massicotte «n'a jamais versé les sommes qu'il devait verser» et «personne ne l'a forcé à respecter son contrat» avec le gouvernement, a dit M. Vallières.

Au cours de la dernière année, a-t-il relaté, l'entreprise de M. Massicotte n'a distribué que 1,5 million $ en bourses alors qu'elle a empoché plus de 20 millions $ en remboursement de la taxe sur le pari mutuel et en redevances sur les recettes des appareils de loterie vidéo.

«Ca fait trop longtemps que ça tarde et quelqu'un doit mettre ses culottes, a lancé le président de l'ATAQ. Pourquoi ça marche partout ailleurs et pas ici?»

M. Vallières se dit convaincu que les courses de chevaux ont encore un avenir au Québec, si seulement elles sont confiées aux artisans.

«Il n'y a pas suffisamment d'argent dans cet univers pour satisfaire les intérêts d'un promoteur privé et les besoins de l'industrie. C'est incompatible. Il faut que le pari mutuel soit donné à ceux qui oeuvrent dans le domaine», a-t-il analysé.

Il y a quelques jours, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a réservé un enterrement de première au plan de relance d'Attractions hippiques, qui comportait une radiation de dettes de quelque 40 millions $.

Le gouvernement Charest a fait savoir qu'il n'injectera pas un sou de plus pour maintenir cette activité moribonde sur un respirateur artificiel.

À cet effet, il demandera à la Cour supérieure, le 13 octobre, de mettre fin à ses versements à la société de M. Massicotte.

En revanche, Québec versera une aide «ponctuelle» de 9,2 millions $ aux éleveurs de chevaux de course, d'ici 2012, pour leur permettre de réorienter leurs activités.