Un peu plus de 300 personnes ont rendu un dernier hommage, jeudi, au caporal Jonathan Couturier, 131e victime canadienne de la guerre en Afghanistan.

Par un temps frais et pluvieux, les parents, amis et frères d'armes du défunt se sont entassés dans la chapelle Sainte-Jeanne d'Arc de la garnison de Valcartier, près de Québec, où ont été célébrées les funérailles.

Agé de 23 ans, Jonathan Couturier est mort le 17 septembre, lorsque le véhicule blindé dans lequel il se trouvait a été soufflé par une bombe artisanale, à environ 25 kilomètres de Kandahar, dans le district de Panjwai.

En proie à l'insurrection talibane, cette région est réputée pour son climat de violence extrême.

Onze autres militaires qui participaient à une patrouille à pied dans le même secteur ont été blessés par la déflagration.

Membre du Royal 22e Régiment, le soldat natif de Loretteville en banlieue de Québec est décédé quelques semaines avant son retour prévu au pays.

Il en était à son premier séjour en Afghanistan.

Peu après le drame, son frère Nicolas avait suscité une certaine controverse en affirmant que Jonathan était allé en Afghanistan à contre-coeur et qu'il ne croyait pas au succès de la mission militaire canadienne.

A l'occasion des funérailles, les membres de la famille ont préféré se faire discrets, se tenant loin des caméras et des micros.

Brisée, la famille Couturier prend encore très mal la disparition de Jonathan, a confié le major Christian Martin au terme de la cérémonie.

«Pour être honnête avec vous, j'ai rencontré la mère et le père à plusieurs occasions au cours des derniers jours et c'est très dur de leur expliquer. Mais ils comprennent que c'était la job de leur fils, qu'il faisait son métier», a dit le major, délégué par l'armée pour répondre aux questions des journalistes.

Qu'ils soient ou non sympathiques à la mission, les parents du défunt «sont fiers» des accomplissements de leur fils, a insisté le major Martin.

L'aumônier militaire Patrice Breton a fait allusion, dans le texte de son homélie, à la révolte que peut inspirer la mort d'un proche à la guerre.

«Une question qu'on se pose tous: pourquoi la guerre et pourquoi lui? Nous pourrions continuer à questionner le seigneur et même l'accuser de la mort de Jonathan sans trouver de réconfort», a dit le prêtre.

Jonathan Couturier était revenu à Québec au mois d'août pour des vacances de deux semaines. Il avait profité de cette relâche pour se fiancer avec son amie de coeur, Andréanne Thivierge.

Outre sa compagne et son frère Nicolas, Jonathan Couturier laisse dans le deuil son père Yvan et sa mère Céline Lizotte.