Le Québécois Clément Duhaime est reconduit dans ses fonctions de numéro deux de l'Organisation internationale de la Francophonie, dont il a sérieusement redressé la gestion.

Le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, a confirmé vendredi à Paris qu'il avait décidé de «renouveler sa confiance» à M. Duhaime pour un deuxième mandat de quatre ans au poste d'administrateur. Clément Duhaime s'est réjoui de cette confiance, se montrant déterminé à «consolider et poursuivre» les réformes entreprises.Dans un communiqué, l'ancien président sénégalais a fait remarquer que Clément Duhaime avait «pris à bras-le-corps, de façon énergique, courageuse et innovante, l'ensemble des chantiers ouverts, tant dans le domaine de la coopération que de la gestion administrative et financière».

Ce jugement fera sans doute l'unanimité dans les milieux francophones, où on convient que l'ancien délégué général du Québec à Paris, originaire de Trois-Rivières, a «livré la marchandise».

Pourtant, le défi qui l'attendait était de taille, l'administrateur de l'OIF s'étant vu confier la lourde tâche de réformer une institution dont l'efficacité était parfois mise en doute.

Au bout de quatre ans, Clément Duhaime est parvenu, au prix d'économies «draconiennes», à rétablir l'équilibre budgétaire de l'OIF. Il a aussi réduit les frais de fonctionnement de l'organisation de cinq pour cent par an, réinjectant les sommes dégagées dans les programmes francophones, l'éducation notamment.

«La situation est très bonne», a-t-il fait valoir vendredi, en estimant que l'organisation était prête à faire face à la crise financière qui secoue la planète.

«Face aux Etats membres qui nous font confiance, il est important de faire la preuve, en toute transparence, que chaque euro est bien utilisé», a poursuivi l'administrateur.

Fort de la confiance d'Abdou Diouf et du soutient des Etats membres qui n'ont jamais ménagé leur appui, Clément Duhaime semble avoir les coudées franches pour poursuivre sa tâche. «On doit aller plus loin. C'est un chantier de longue haleine», a-t-il rappelé.

Prochaine étape: la réforme des programmes de l'OIF, qui portent autant sur la langue, la diversité culturelle que sur le développement durable, les nouvelles technologies ou les droits humains. Ces programmes, Clément Duhaime veut les «recentrés et les resserrés», mais aussi les soumettre à «une gestion axée sur les résultats», une autre révolution.

Au printemps prochain, Clément Duhaime verra aussi le résultat de la «rationalisation immobilière» qu'il a lancée pendant son premier mandat. Les institutions francophones, dispersées en plusieurs endroits de Paris, mais aussi à Bordeaux, seront rassemblées dans une seule et unique «Maison de la Francophonie» mise à la disposition de l'OIF par la France.