Si le premier juillet est la journée annuelle du déménagement, le deux est sans doute celle du détritus, à en juger par les monticules de sofas troués, vieux matelas, meubles, sacs à déchets remplis de linge, résidus de démolition, électroménagers et autres biens abandonnés sur les trottoirs, qui donnent à certains coins de la métropole des airs de dépotoirs à ciel ouvert.

Une véritable montagne de déchets s'étend sur plusieurs mètres devant un immeuble à logements de la 5e avenue, près de la rue Dandurand, dans le quartier Rosemont. Les fauteuils, vêtements, bacs de recyclages à ras bord, ventilateurs -presque tous en piteux état- se trouvaient à l'intérieur du logement situé au rez-de-chaussée à l'arrivée des nouveaux locataires. Ces derniers ont été forcés de vider le contenu de l'appartement sur le trottoir, avant de pouvoir emménager avec leurs propres effets personnels. Même un album de vieilles photos représentant une famille en train de fêter Noël traîne dans l'amoncèlement de déchets.

Plusieurs passants et véhicules ralentissent devant les déchets, en quête d'une trouvaille. Un automobiliste s'est immobilisé, avant de s'emparer d'une planche de bois qu'il a déposé dans le coffre arrière de sa voiture et poursuivre son chemin. «J'espère que la Ville va réagir assez vite pour ramasser ça, mais elle doit être débordée», souligne Olivier Leduc, qui a une vue imprenable sur le tas de déchets du haut du balcon devant le logement où il a emménagé hier. «Depuis hier soir, j'aperçois des gens arrêter aux dix minutes pour fouiller dans les ordures», constate le jeune homme.

Sur la rue De Lorimier, près de Bellechasse, une pile de déchets s'élève à environ sept pieds devant un triplex à vendre. Un passant qui déambule sur le trottoir extirpe un vieux parapluie jaune du tas de déchets, avant de poursuivre sa ballade, l'air content de sa découverte.

La scène est semblable de l'autre côté de la rue, où les biens abandonnés encombrent un balcon et débordent jusqu'au trottoir.

Un peu plus loin, rue Bourbonnière, les déchets, dont certains éventrés, jonchent un long tronçon du trottoir.

Selon Statistique Canada, il y a environ 115 000 déménagements à Montréal chaque année, la plupart aux mois de juin et juillet. La Ville estime ramasser près de 50 000 tonnes d'objets de tout genre en moyenne chaque année.

Pour alléger le travail des autorités, six écocentres sont à la disposition des citoyens, dans lesquels on peut se départir d'objets encombrants, de résidus domestiques dangereux, de construction, de démolition et de matériaux secs.

Pour le reste, la Ville fera la collecte des déchets et des objets plus volumineux -comme les électroménagers et les meubles- selon divers horaires, disponibles sur le site ville.montreal.qc.ca/collecte.

Enfin, les citoyens peuvent s'informer en composant le 311 ou auprès de la ligne Info-collecte au 514-872-2237

Vous voulez signaler des trottoirs encombrés par les déchets au lendemain de la journée des déménagements, veuillez écrire à notre journaliste au hmeunier@lapresse.ca