Un groupe pacifiste qui affirme que George W. Bush s'est rendu coupable de crimes de guerre veut l'empêcher d'entrer au Canada. Les Avocats contre la guerre exigent que le gouvernement canadien ferme ses frontières à l'ex-président américain, qui doit se rendre à Calgary dans quelques semaines.

L'organisme a expédié une lettre en ce sens à Stephen Harper et à plusieurs de ses ministres, la semaine dernière.

Les lois sur l'immigration permettent au Canada de refuser d'accueillir des étrangers qui ont commis des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre. Or, prétendent les Avocats contre la guerre, l'administration Bush a lancé des opérations militaires en Afghanistan et en Irak au cours desquelles les soldats américains ont commis plusieurs abus.

«Il y a une pléthore de preuves concernant la torture sous son administration, affirme la porte-parole du groupe, Gail Davidson. Il y avait une véritable politique de la torture.»

L'avocate de Vancouver fait notamment référence aux abus commis par des soldats américains dans les prisons de Bagram, en Afghanistan, et d'Abou Ghraïb, en Irak. Les avocats du canadien Omar Khadr ont également plaidé que leur client avait été torturé à la prison de Guantánamo.

Puisque George W. Bush, à titre de président, a été le commandant en chef de l'armée américaine pendant huit ans, c'est lui qui est responsable de ces actes, affirme Me Davidson, dont l'organisme rassemble 90 avocats et pacifistes canadiens.

Conférence à Calgary

L'ancien président se rendra à Calgary le 17 mars pour une conférence privée intitulée Une conversation avec George W. Bush. Les organisateurs attendent plus de 1500 personnes à cette conférence, la première de M. Bush depuis qu'il a quitté la présidence en janvier.

Le Canada n'est pas le seul endroit où M. Bush est attendu de pied ferme. En Europe, des organismes de défense des droits de l'homme ont averti qu'ils entendent demander un mandat d'arrêt contre lui pour les crimes commis par les troupes américaines en Irak.