Les maires des grandes villes canadiennes, réunis jeudi à Ottawa, ont réitéré leur demande au gouvernement fédéral de débloquer rapidement les fonds pour réinvestir dans les infrastructures municipales et, surtout, d'énoncer des critères simples et de faire preuve de souplesse.

Au cours d'une conférence de presse qui a suivi leur rencontre, les maires présents ont souligné leur volonté de faire leur part pour stimuler la création d'emplois, en ces temps économiques difficiles au Canada. Mais pour ce faire, ont-ils insisté, le programme fédéral d'infrastructures doit être souple, simple, avec des règles claires.

«Les critères sont très, très importants», a martelé le maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Par exemple, si le fédéral tient absolument à ce que tous les projets de tous types soient nécessairement financés à raison d'un tiers provenant du gouvernement fédéral, un tiers du provincial et un tiers du municipal, cela posera problème, car les villes ne sont pas toutes suffisamment nanties, a laissé entendre le maire Tremblay.

Les maires aimeraient être fixés sur ces critères avant ou lors du prochain budget fédéral, qui sera présenté dans une douzaine de jours.

L'objectif, ont rappelé les élus municipaux, est de lancer des projets le plus rapidement possible, sans lourdeur administrative, afin de créer le plus d'emplois possible et ainsi stimuler l'économie.

Les maires proposent de s'inspirer de la méthode du Fonds de la taxe sur l'essence - lorsque le fédéral avait transféré aux villes une partie des revenus de la taxe sur l'essence - un système simple, qui rendait les fonds rapidement disponibles et sans critères complexes.

«Il ne faut pas réinventer la roue, a dit le maire Tremblay. Il ne faut surtout pas faire comme Chantiers Canada, un projet annoncé il y a presque deux ans. Si on regarde l'exemple du quartier des spectacles (à Montréal), les ministres du gouvernement fédéral ont annoncé un investissement de 40 millions $, 40 millions $ du provincial et 40 millions $ de la ville de Montréal et on n'a pas vu un sou encore.»

À son avis, ce programme est trop complexe, les critères sont trop exigeants.

«Ce n'est pas une demande que nous faisons au gouvernement fédéral pour avoir de l'argent. C'est plutôt notre réponse à une requête qu'il nous a faite, en vue de l'aider à lutter contre la récession et stimuler l'économie», a pour sa part lancé le maire de Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador, Dennis O'Keefe.

La veille de cette réunion du caucus des maires des grandes villes canadiennes, la Fédération canadienne des municipalités avait présenté une liste de projets qui pourraient être lancés rapidement, totalisant 13,7 milliards $.

Le président de la Fédération, le maire de Sherbrooke Jean Perrault, avait estimé à 123 milliards $ les besoins en investissements dans les infrastructures dans l'ensemble du Canada.

Les infrastructures municipales incluent le réseau d'aqueduc, le réseau routier et des ponts, les bibliothèques, les arénas, le parc immobilier en général. Il peut s'agir de projets d'entretien et de réparation, mais aussi de construction de nouveaux édifices.

En entrevue mercredi, le ministre responsable du dossier des infrastructures, John Baird, s'était dit ouvert aux demandes de la Fédération canadienne des municipalités. Il n'a cependant pas précisé jusqu'où irait cette ouverture.