Le Service de Police de la Ville de Montréal a précisé, en début de soirée, que toute personne qui prendrait part à une émeute au terme du match de hockey de ce soir pourrait être arrêtée en vertu du Code criminel ou du code de la Sécurité routière, selon les méfaits causés.

Le SPVM a apporté cette précision quelques minutes avant le début du match du Canadien de Montréal contre le Lightning de Tampa Bay au Centre Bell. Le commandant Ian Lafrenière a ainsi nié les informations de La Presse canadienne selon lesquelles le règlement municipal P6 serait appliqué.

Selon le porte-parole du SPVM Ian Lafrenière, le règlement P6 qui oblige les manifestants à divulguer un itinéraire ne s'appliquerait pas puisque, par définition, une émeute est un attroupement spontané et désorganisé et ne suit aucun itinéraire.

Le SPVM a ajouté que plusieurs règlements existants leur permettent déjà d'encadrer et de mettre fin aux émeutes.

Un peu plus tard au courant de la journée, mardi, le sergent Ian Lafrenière, du SPVM, a tenu à préciser que les gens qui se retrouveraient mêlés à un rassemblement où des actes criminels sont commis s'exposent à d'autres types d'accusations en vertu du Code criminel.

«Lorsqu'on parle de manifestations spontanées, il y a d'autre chose qui peut s'appliquer», a-t-il fait remarquer à l'autre bout du fil, précisant au passage qu'il «y a des façons de faire» meilleures que d'autres pour démontrer sa joie face à la victoire.

Le règlement municipal P-6 stipule qu'«une assemblée, un défilé ou un attroupement pour lequel le lieu ou l'itinéraire n'a pas été communiqué» est «tenu en violation».

Cette disposition a été ajoutée au règlement municipal le 19 mai 2012, dans la foulée des manifestations étudiantes de ce printemps-là. Depuis ce temps, le Canadien de Montréal n'a remporté à domicile aucune ronde éliminatoire de la Ligue nationale de hockey.

Le SPVM a toutefois interpellé plusieurs centaines de personnes lors de manifestations en vertu de ce règlement. Récemment, lors de la traditionnelle manifestation du Collectif opposé à la brutalité policière, plus de 200 participants ont reçu un constat d'infraction de 638 $.

Il est arrivé à plusieurs reprises, dans le passé, que les partisans de la Sainte-Flanelle prennent la rue pour célébrer une victoire décisive, ou encore pour réagir à des événements marquants s'étant déroulés sur la patinoire. Certains attroupements ont parfois tourné à l'émeute.

La dernière fois que le Canadien a remporté une ronde éliminatoire à domicile, le 21 avril 2008, contre les Bruins de Boston, une violente émeute avait éclaté au centre-ville de Montréal. L'escouade anti-émeute et les pompiers avaient dû intervenir sur la rue Sainte-Catherine. Cinq voitures de police avaient été incendiées et au moins 16 autres avaient été endommagées.

Les policiers avaient été surpris par la violence de l'émeute, puisqu'il s'agissait d'une victoire au premier tour seulement des séries éliminatoires.