En ajoutant un départ du train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire - un des plus populaires de son réseau - en direction de la Rive-Sud, à 15 h 50, l'Agence métropolitaine de transport (AMT) a souhaité répondre à l'un des voeux les plus souvent exprimés par sa clientèle. Et pourtant, ça ne plaît pas à tout le monde.

Un résidant de la Rive-Sud et usager fidèle du train de 18 h 25 depuis trois ans, Jean-François Arpin, va voir disparaître son train pour favoriser les usagers qui ont la chance de finir de travailler plus tôt alors qu'ils ont déjà la possibilité de prendre le train à 16 h 30 et à 16 h 50. La pétition électronique qu'il a fait circuler sur l'internet compte déjà près de 300 noms. Les signataires dénoncent la décision prise par l'AMT, «qui déshabille Pierre pour habiller Jacques».

«J'ai choisi de m'installer dans le quartier de la gare de Mont-Saint-Hilaire à cause du train de banlieue, a dit M. Arpin à La Presse. Je prends ce train depuis que l'AMT a ajouté le départ de 18 h 25 à son horaire, il y a trois ans.»

«Mon horaire de travail ne me permet pas d'être à la gare à 18 h, ajoute-t-il. Je ne suis pas le seul dans cette situation. Il va falloir que j'attende le prochain train qui n'est qu'à 19 h 45. Ça me fait perdre une heure et demie tous les soirs.»

M. Arpin s'interroge surtout sur le manque de cohérence entre le discours et l'action dans la région métropolitaine. Pourquoi, à un moment où les autorités tentent de convaincre de plus en plus de gens d'utiliser les transports en commun, ne peut-on pas tout simplement ajouter un départ aux heures les plus demandées tout en maintenant les autres services?

Selon l'AMT, les changements apportés à l'horaire des départs du train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire l'ont été pour répondre à l'un des souhaits les plus souvent exprimés par les usagers de cette ligne de la Rive-Sud, selon la porte-parole, Martine Rouette.

Lors de consultations publiques et d'enquêtes d'opinion que l'AMT réalise en continu auprès de sa clientèle, «nos usagers souhaitaient l'ajout d'un départ aux environs de 16 h, à l'heure de pointe de l'après-midi».

Pour des raisons de budget et des contraintes de circulation des convois, «l'ajout» d'un départ à 15 h 50 devra toutefois être compensé par la suppression d'un autre. L'AMT n'a ni les moyens financiers nécessaires ni les droits de passage sur le chemin de fer du Canadien National pour pouvoir maintenir le train de 18 h 25 si elle veut en offrir un à 15 h 50.

Or, selon les données de l'AMT, le train de 18 h 25 transporte 230 usagers par jour, en moyenne, en direction de Mont-Saint-Hilaire. «Il pourrait y en avoir 1200 dans le nouveau train de 15 h 50», indique Mme Rouette.

Pour l'Agence, il s'agit aussi d'un recul par rapport à ses objectifs, maintes fois répétés, d'étendre ses heures de service et d'élargir la clientèle qui voyage hors des heures de pointe entre, entre 6 h 30 et 9 h du matin et entre 15 h 30 et 18 h.

Seulement deux des cinq lignes de train de banlieue de l'AMT, celles de Deux-Montagnes et de Vaudreuil-Hudson, offrent des départs fréquents hors des heures de pointe.