Critiqué par l'opposition, le maire Gérald Tremblay a défendu sa décision d'autoriser une version réduite du projet immobilier dans l'ancien collège Marianopolis, hier soir, à la réunion mensuelle du conseil municipal.

La Presse a révélé samedi que l'administration Tremblay a donné son aval au nouveau projet, qui prévoit la construction de 150 appartements au lieu des 325 prévus à l'origine. Le promoteur, Développement Cato, bâtira des copropriétés dans le bâtiment principal de l'ancien collège et érigera un immeuble additionnel sur le terrain de l'actuel centre sportif. Mais il renonce à construire des tours atteignant neuf étages et des maisons unifamiliales sur la propriété.

La version finale de l'ensemble résidentiel est soumise au vote du conseil municipal, cette semaine. Et Vision Montréal compte s'y opposer.

Le conseiller François Croteau a dénoncé hier la «privatisation» d'une parcelle du mont Royal. Le projet initial, a-t-il souligné, prévoyait que la population aurait accès au terrain, un élément qui a disparu de la nouvelle version.

Au contraire, le promoteur pourra ériger une clôture autour du terrain et placer une guérite à l'entrée.

«On se retrouve dans une dérive où, encore une fois, une communauté fermée va avoir accès à un terrain important où l'accès public ne sera plus possible», a dénoncé François Croteau.

Mais le terrain était déjà privé avant son acquisition par Cato, a rétorqué le maire Tremblay. Ce sont ses anciens propriétaires, les prêtres de Saint-Sulpice, qui permettaient à la population de fréquenter le terrain.

«On espère que, dans le temps, le public pourra avoir accès au site, a affirmé Gérald Tremblay. Mais à partir du moment où on décide de réduire l'empreinte et le volume du projet, il y a un prix à payer.»

Projet Montréal permettra à ses membres de voter librement sur le projet Marianopolis. Mais son chef Richard Bergeron, responsable de l'urbanisme au comité exécutif, appuiera l'ensemble résidentiel. Il estime que la fin de l'accès public au terrain est un compromis acceptable dans la mesure où le promoteur renonce à ériger de nouveaux bâtiments.

«C'est une grande victoire pour les Montréalais que le projet se fasse dans les conditions où il va se faire, a-t-il affirmé. Il y a un revirement important pour la protection du mont Royal.»

Harel apostrophée

La chef de Vision Montréal a par ailleurs été prise à partie lors de la période de questions du public, normalement réservée à ceux qui veulent interpeller l'administration Tremblay sur les affaires municipales. Un adversaire du projet immobilier Cité nature a carrément réclamé sa démission.

La Presse a révélé à la fin du mois d'août que la chef de l'opposition et son conjoint ont fait un dépôt en vue d'acquérir un appartement dans la deuxième phase de l'ensemble situé près du Village olympique. Et ce, alors que son parti a critiqué plusieurs aspects du projet, notamment le manque de logements abordables pour les familles.

«Elle a eu une espèce de manque de jugement en faisant l'acquisition d'un logement à cet endroit», a affirmé le citoyen Gérald Cholette.

Mme Harel a toujours maintenu qu'elle renoncerait à habiter la Cité nature si le promoteur refusait de rendre la deuxième phase de son projet plus accessible aux familles, ce qu'elle a réitéré hier soir.

«Soyez assuré que j'irai dans la mesure où il y aura du logement accessible pour les familles», a-t-elle affirmé.