Battu et poignardé à coups de ciseaux, Denis Uvarov a bien failli mourir, le 14 janvier 2012, au terme d'une fin de semaine de consommation de drogues hallucinogènes avec son meilleur ami. Hier, ce dernier, Sergei Ivlev, accusé de tentative de meurtre, a été acquitté, mais il a été reconnu coupable d'avoir infligé de graves blessures à son ami.

La veille des évènements, Denis Uvarov, Sergei Ivlev et leurs conjointes consomment un imposant cocktail de drogues pendant toute la nuit : hachich, LSD, champignons, alcool, etc. Les deux amis s'entendent alors comme larrons en foire. Après une courte sieste, Sergei Ivlev concocte une puissante « potion de champignons magiques ». Les deux couples veulent prendre part à une sorte de « rite chamanique ».

Mais l'atmosphère commence à devenir très tendue entre les deux hommes. Denis Uvarov est agressif et insulte son ami, qui décide de quitter l'appartement. Une heure plus tard, Sergei Ivlev et sa conjointe reviennent dans l'appartement pour reprendre leurs clés et son portefeuille oubliés.

Soudainement, une bagarre éclate entre les deux amis. Sergei Ivlev reçoit un coup de ciseaux dans la hanche et Denis Uvarov est poignardé au dos et aux bras. Les circonstances de cette rixe demeurent toutefois nébuleuses, puisque les témoignages des quatre témoins ont été jugés peu crédibles en partie ou en totalité par le juge Denis Lavergne, un élément clé dans l'acquittement de l'accusé pour la tentative de meurtre.

À l'arrivée des policiers, Denis Uvarov est couché au sol, évanoui. Sergei Ivlev continue de lui asséner des coups de poing au visage des deux mains.

Les coups sont si violents que le sang gicle dans la pièce. L'agresseur ne bronche pas, même quand les policiers l'aspergent de gaz poivré. Pendant son procès, Sergei Ivlev a raconté que des « démons » et des « entités » lui avaient sauté dessus pendant la bataille.

Pas de défense d'intoxication

Gravement blessé, Denis Uvarov a frôlé la mort ce jour-là et a dû être opéré aux yeux par la suite. Il n'a gardé aucune séquelle, hormis des cicatrices au visage. Selon le juge Lavergne, il n'y a aucun doute que Sergei Ivlev a commis des voies de fait et des voies de fait graves contre la victime, crime passible d'une peine de 14 ans de pénitencier. Toutefois, l'ensemble de la preuve présentée pendant le procès ne permettait pas de conclure qu'il avait eu l'intention de tuer Denis Uvarov ce jour-là. Notons que l'accusé ne présentait pas une défense d'intoxication.

Impassible pendant la lecture du jugement, Sergei Ivlev s'est adressé à la cour ensuite pour préciser qu'il était né en URSS, et non en Russie, comme venait de le dire le juge. Arrivé d'Israël en 1994, Sergei Ivlev n'a toutefois jamais obtenu la citoyenneté canadienne. Il a récemment perdu sa résidence permanente dans une autre affaire et risque ainsi d'être expulsé si on lui impose une peine conséquente. Les parties reviendront en cour le 2 octobre prochain pour les observations sur la peine.