(Vancouver) Les corps policiers du pays affirment n’avoir pas arrêté beaucoup plus de conducteurs avec les facultés affaiblies par le cannabis six mois après la légalisation. Ils rappellent toutefois aux automobilistes de se tenir loin de la drogue lorsqu’ils prévoient conduire.

La Presse canadienne a sondé les forces de police du pays et la plupart d’entre elles n’ont signalé aucun changement important dans le nombre d’accusations de conduite avec facultés affaiblies, bien que certains aient affirmé qu’il était trop tôt pour divulguer des données et qu’au moins un corps policier a signalé une augmentation des accusations.

Des dizaines d’accusations ont également été portées en vertu de la nouvelle loi fédérale sur le cannabis concernant la possession et le trafic, mais Mike Serr, chef du service de police d’Abbotsford en Colombie-Britannique, a déclaré que le nombre n’était « pas significatif pour le moment ».

M. Serr, qui copréside le comité consultatif sur les drogues de l’Association canadienne des chefs de police, a déclaré que les services de police membres accordaient la priorité aux enquêtes relatives aux drogues comme le fentanyl et la méthamphétamine.

« Et nous savons que le crime organisé est toujours impliqué dans la production de cannabis et dans sa vente aux magasins illicites, et nous prenons toujours la situation en main quand elle est portée à notre attention », a-t-il déclaré.

« Mais la plupart des services de police se concentrent toujours sur les drogues qui tuent des personnes, les opiacés et les méthamphétamines qui causent de vives inquiétudes dans tout le pays. »

L’une des accusations les plus courantes depuis la légalisation concerne l’entreposage de cannabis dans des véhicules. La Police provinciale de l’Ontario a recommandé 962 chefs d’accusation pour conduite d’une voiture ou d’un bateau alors que le cannabis y était facilement accessible, ce qui représente l’essentiel des chefs d’accusation portés en vertu de la législation de la province en matière de cannabis.

La GRC a déclaré que 87 accusations similaires avaient été portées au Manitoba pour le transport illégal de cannabis dans un véhicule.

« Ce que nous voyons de plus en plus, c’est que le grand public n’essaie plus de cacher ses produits à base de cannabis. Nous rappelons qu’il faut les traiter comme de l’alcool et les ranger dans le coffre plutôt que sur le siège avant », a noté par courriel le sergent Paul Manaigre.

La GRC en Alberta est l’une des rares forces à signaler une augmentation des accusations de conduite avec facultés affaiblies par la drogue depuis la légalisation. Entre le jour où le cannabis a été légalisé le 17 octobre 2018 et le 10 avril 2019, le ministère a rapporté 58 chefs d’accusation de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, dont un contre un jeune. Pour la même période de six mois un an plus tôt, il y avait eu 32 accusations de conduite avec facultés affaiblies par la drogue.