La Couronne réclame une peine de neuf mois de prison, des travaux communautaires, et une interdiction de conduire de cinq ans, contre Emma Czornobaj, cette jeune femme qui a causé deux morts en arrêtant sa voiture sur l'autoroute pour sauver des canards, en juin 2010.

«Est-ce qu'une décision stupide mérite l'emprisonnement? C'est un cas unique, voici un cas sans précédent. Il y a rarement un cas ou il y a absence aussi totale d'état d'esprit blâmable», a de son côté fait valoir l'avocat de la défense, Me Marc Labelle. L'avocat demande plutôt un sursis de peine, assorti de 240 heures de travaux communautaires.

Au terme de son procès, en juin dernier, Mme Czornobaj a été déclarée coupable de négligence criminelle et de conduite dangereuse causant la mort. La négligence criminelle est passible d'une peine à perpétuité, tandis que la conduite dangereuse causant la mort est passible d'une peine maximale de 14 ans. Il n'y a pas de peine minimale.

Le procès de Mme Czornobaj a fait grand bruit, en juin dernier. La jeune femme avait arrêté sa voiture dans la voie de gauche de l'autoroute 30, vers 19h 20, le 27 juin 2010, dans le but de porter secours à des canetons qui se trouvaient près du muret. Malheureusement, une motocyclette a percuté son véhicule. Le motocycliste, André Roy, 50 ans, est mort, de même que sa fille Jessie, 16 ans, qui était sa passagère. Pauline Volikakis, qui suivait sur sa propre moto, a assisté, impuissante, à la collision qui lui a ravi son époux et sa fille.

Mme Volikakis a fait part de son immense chagrin, vendredi, à la juge Éliane Perreault. Elle a lu avec émotion une lettre qu'elle a écrite. «Je me lève chaque matin en pensant à eux. Nos conversations me manquent.  André prenait soin de nous, on était ses filles...  J'aimerais les  retrouver, j'en ai assez de tout ça...», a dit Mme Volikakis. Elle en veut à Emma Czornobaj et lui reproche de ne pas avoir tenté de la joindre ou de s'excuser. Même à la fin du procès, elle a refusé de parler, a relevé Mme Volikakis.

Mary Hogan, mère de Emma Czornobaj, a parlé du parcours de sa fille. Cette dernière n'a pas témoigné.

Rappelons que Mme Czornobaj a porté le verdict en appel, mais le processus en Cour supérieure se poursuit en attendant.

Me Annie-Claude Chassé représente la Couronne, tandis que Mme Czornobaj est défendue par Me Marc Labelle.