Omar Khadr a convenu de demeurer dans un pénitencier fédéral - pour le moment.

Des avocats représentant l'ancien détenu de Guantanamo ont accepté jeudi le sursis d'une récente décision de la Cour d'appel de l'Alberta ordonnant que Khadr soit transféré dans une prison de juridiction provinciale.

Mais ils n'ont pas renoncé à un autre volet de la décision qui stipulait que Khadr devait servir sa peine au Canada à titre de mineur.

Le gouvernement fédéral a demandé le sursis en attendant que la Cour suprême se penche sur sa requête en appel.

L'un des avocats de Khadr a confié qu'il prévoyait présenter prochainement une demande devant un juge d'un tribunal de la jeunesse pour que soit libéré son client, et il ne croit pas que le sursis aura des répercussions sur sa requête.

Selon Dennis Edney, Omar Khadr ne devrait même pas être dans une prison.

«Il était un enfant-soldat, à qui on a refusé toutes sortes de protections internationales. Il a été abusé par le Canada et les États-Unis pendant plusieurs années», a affirmé l'avocat.

Omar Khadr a plaidé coupable en 2010 à cinq chefs d'accusation de crimes de guerre, incluant un pour le meurtre d'un soldat américain en Afghanistan. Il était alors âgé de 15 ans. Après avoir passé une décennie à Guantanamo, il a été condamné par une cour martiale américaine à huit ans de prison supplémentaires, puis il est revenu au Canada pour purger sa peine.

Depuis, il a affirmé qu'il avait plaidé coupable aux accusations pour sortir du camp de détention.

Khadr a d'abord été envoyé dans un établissement à sécurité maximale de l'est de l'Ontario avant d'être transféré à Edmonton. Plus tôt cette année, Khadr a été reclassé en tant que détenu à sécurité moyenne et déplacé vers l'Institution Bowden dans le centre de l'Alberta. Sa peine doit se terminer en 2018.

Ses avocats ont affirmé jeudi qu'il était prêt à demeurer à l'Institution Bowden puisque les choses se passent bien pour lui là-bas.

Par ailleurs, selon Nathan Whitling, un autre de ses avocats, plutôt que de se présenter devant la Commission nationale des libérations conditionnelles, Khadr pourra éventuellement se tourner vers un tribunal de la jeunesse afin de pouvoir purger le reste de sa peine dans la communauté.