Les employés du Parc aquatique Mont Saint-Sauveur ont tout fait pour sauver la vie du jeune Mathiew Thibodeau-Rust, 14 ans, qui a succombé à un arrêt cardiaque le 5 juillet 2010 alors qu'il terminait l'ascension des 128 marches menant à la glissade «Rivière Colorado». Dans un rapport publié mardi, le coroner Pierre Bélisle conclut que «tout a été fait rapidement pour tenter de sauver la vie de la jeune victime».

Mathiew, qui souffrait de problèmes cardiaques, s'était rendu au Parc aquatique Mont Saint-Sauveur avec un ami. Après avoir fait une première descente dans la glissade «La Niagara» et alors que la température extérieure d'élevait à 30ºC, les deux adolescents ont entrepris l'ascension des 128 marches menant à la glissade «La Rivière Colorado». À une trentaine de marches du sommet, Mathiew s'est effondré sur le sol, inconscient. Les personnes présentes à ce moment-là autour de lui ont tenté de le réanimer. Les secouristes ont ensuite pris la relève et ont utilisé de l'oxygène et un défibrillateur.

Le jeune garçon a finalement été pris en charge par des ambulanciers et a été transporté à l'hôpital de Saint-Jérôme, où son décès a été constaté.

Dans les jours qui ont suivi la tragédie, des clients du parc, témoins de l'événement, avaient critiqué l'intervention des secouristes du Parc aquatique Mont Saint-Sauveur. La Sûreté du Québec avait ouvert une enquête, de même que le coroner. Dans son rapport, le coroner conclut que tout a été fait pour sauver Mathiew.

Les clients avaient aussi dénoncé le fait que les ambulanciers avaient attendu l'adolescent en bas des escaliers plutôt que d'intervenir immédiatement là où il se trouvait. Les secouristes avaient en effet dû descendre l'adolescent inconscient dans un bateau pneumatique de rafting jusqu'au bas des marches avant que les ambulanciers ne le prennent en charge. Selon le coroner, cette procédure est inscrite dans le protocole. «Il appartient au personnel du site d'amener au pied du site tout blessé, et c'est là que ceux-ci prennent en charge des victimes. La procédure est la même en période hivernale lorsque survient un accident de ski dans les pentes.»

Deuxième rapport

Le décès de Mathiew Thibodeau-Rust était le deuxième à survenir en deux semaines, l'été dernier, au Parc aquatique Mont Saint-Sauveur. Le 23 juin, le petit Jeremy Mulumba, 9 ans, avait perdu la vie dans la piscine à vagues. Dans ce cas-ci, le rapport du coroner publié en juin dernier était bien plus critique. La coroner Catherine Rudel-Tessier avait conclu que la surveillance autour de la piscine était «insuffisante» et que les sauveteurs «n'avaient pas fait les bons gestes». Plusieurs recommandations avaient été faites au parc, mais aussi à la Commission scolaire de Laval et à l'école L'Aquarelle, qui avait emmené la victime au parc dans le cadre d'une sortie scolaire.

Dans le cas du jeune Mathiew, le coroner ne fait aucun reproche au parc aquatique. Il reconnaît que l'adolescent, souffrant de problèmes cardiaques, «a pris un risque» en se rendant aux glissades d'eau. Même s'il conclut qu'«on ne peut demander à un jeune homme, comme la victime, qu'il soit continuellement immobilisé comme l'exigerait sa condition et on peut comprendre cela».

La porte-parole du Parc aquatique Mont Saint-Sauveur, Patricia Bergeron, dit être soulagée par le verdict du coroner. «Mais on espère ne jamais revivre pareil événement. On offre à nouveau notre sympathie à la famille», affirme-t-elle.