Cet été, La Presse vous fait découvrir sept rues piétonnes de Montréal.

La piétonnisation de la rue Saint-Denis est « essentielle à la survie des commerces » qui la bordent, affirme Rachel Van Velzen, directrice générale intérimaire de la Société de développement commercial (SDC) du Quartier latin.

Une mer de résidants et de touristes afflue dans la rue Saint-Denis cet été. Pour la troisième année consécutive, la rue est piétonnisée, du 1er juin au 30 septembre. Les Montréalais, autres Québécois, Français et Américains, entre autres, se côtoient sur l’artère commerciale, reconnue pour son nombre impressionnant de terrasses, entre la rue Sherbrooke et le boulevard De Maisonneuve.

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L’élargissement des terrasses, uniquement possible lors de la piétonnisation, permet aux restaurants d’accueillir plus de clients. « Ça crée des retombées économiques de plus », indique Mme Van Velzen. Selon elle, le Quartier latin est sur « une relance fulgurante ».

C’est la SDC qui gère le projet, en partenariat avec plusieurs festivals et organismes.

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L’élargissement des terrasses permet aux restaurants d’accueillir plus de clients.

Une rue fort touristique

L’achalandage estival est bénéfique pour les restaurants et les bars, qui représentent 65 % des commerces de l’espace piétonnier. Bérangère Portes, une touriste française, s’est fait recommander le secteur par l’office du tourisme. « Je suis venue ici pour le festival de cirque », lance-t-elle, enjouée.

Si la Parisienne n’avait pas prévu d’aller souper au restaurant, l’offre de terrasses pourrait bien la faire changer d’idée, avoue-t-elle.

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L’achalandage estival est bénéfique pour les restaurants et les bars, qui représentent 65 % des commerces de l’espace piétonnier de la rue Saint-Denis.

Un lieu culturel

Pour sa part, Sandra, qui habite à Saint-Jean-sur-Richelieu, vient profiter du beau temps en allant voir différents spectacles, dans une humidité écrasante. Fait-il trop chaud pour elle ? « On a tellement long d’hiver qu’il faut en profiter quand il fait chaud ! », répond-elle du tac au tac.

Des 5 à 7 de performances musicales déambulatoires se tiennent dans la rue Saint-Denis les jeudi, vendredi et samedi. Durant ces journées achalandées, le Partenariat du Quartier des spectacles a aussi mis sur pied des animations, de 19 h à 21 h.

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Le Swing Tonique Jazz Band en action dans la rue Saint-Denis

« Ce qui est l’fun, c’est que grâce aux terrasses, tout le monde peut vraiment en profiter [des spectacles] », se félicite Rachel Van Velzen.

C’est également l’avis d’Esteban, qui se rend tous les dimanches rue Saint-Denis pour prendre un verre et manger entre amis. Le Montréalais de 23 ans aime l’ambiance estivale qui règne dans la rue.

Il y a de la musique, du cirque, des spectacles. La rue est vraiment vivante, donc c’est l’fun de manger sur une terrasse.

Esteban

À l’heure de pointe, les commerçants sont comblés. « Les spectacles amènent plus de gens sur la terrasse », lance Karan, gérant du restaurant Arriba Burrito. Les festivités rendent les clients et les employés de bonne humeur, indique Karan, lui-même tout sourire. Il faut dire que sa soirée est un succès. Durant notre passage, un spectacle de cirque et une douce musique viennent divertir les clients installés sur la terrasse de l’Arriba Burrito, pleine à craquer.

Un calme nouveau

L’affluence n’a pas encore atteint les niveaux prépandémiques. C’est du moins ce qu’observe René Guindon, propriétaire de la brasserie artisanale L’Amère à boire. « L’inflation, ça fait en sorte que les gens sortent moins. Il y a moins de dollars disponibles pour faire des sorties », pense-t-il.

« On dépend beaucoup des activités et des festivals. S’il n’y a pas d’animation, on ne profite pas complètement de la piétonnisation », ajoute M. Guindon.

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L’affluence n’a pas encore atteint les niveaux prépandémiques, selon le propriétaire de la brasserie artisanale L’Amère à boire.

Le commerçant apprécie le calme amené par la piétonnisation. L’absence de voitures rend la rue plus silencieuse, jusqu’à ce que les spectacles commencent, vers 17 h. « Le matin, on entend les oiseaux chanter », souligne-t-il.

Les livraisons de marchandises sont toutefois plus compliquées. Les commerces du tronçon piétonnier ne peuvent recevoir leurs livraisons qu’entre 8 h et 12 h. « Mais la clientèle arrive à partir de 16 h. Cette zone tampon peut être irritante parce que ça complique la logistique. On se retrouve dans l’attente de clients », indique M. Guindon.

Note :
Une première version de ce texte mentionnait que les performances dans la rue Saint-Denis sont organisées par le Place des arts, mais il s’agit plutôt du Partenariat du Quartier des spectacles. Nos excuses.