Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) ouvre une enquête sur l’incendie s’étant déclaré dimanche dans un véhicule de fonction sous un avion d’Air Canada, à l’aéroport Montréal-Trudeau. La CNESST, de son côté, n’enquêtera pas sur l’accident de travail mortel survenu samedi.

C’est ce qu’a confirmé l’organisme fédéral dans un bref communiqué lundi, en indiquant qu’une équipe d’enquêteurs sera envoyée à l’aéroport dans les prochains jours, voire les prochaines heures.

En après-midi, dimanche, un incendie s’est déclaré dans un véhicule de fonction sous un avion au sol d’Air Canada. Plusieurs images ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Le brasier était très visible depuis les portes d’embarquement, piquant la curiosité des voyageurs.

Par courriel, une porte-parole du BST, Sophie Wistaff, précise qu’une enquête était nécessaire parce « qu’il y avait des passagers à bord de l’aéronef lorsque l’incendie s’est déclaré et que l’aéronef a subi des dommages. Un déploiement était nécessaire afin de recueillir davantage de renseignements qui permettront à l’équipe d’évaluer l’évènement », soutient-elle.

Sur le site, les enquêteurs du Bureau collecteront certaines données, en plus de recueillir les déclarations de témoins potentiels et de prendre des photos de l’avion en cause, un modèle B777 d’Air Canada. En règle générale, précise Mme Wistaff, le BST enquête sur les circonstances d’un évènement « lorsqu’il est fort probable qu’une telle enquête améliorera la sécurité des transports au Canada et qu’elle réduira les risques auxquels sont exposés les personnes, les biens ou l’environnement ».

Aéroports de Montréal (ADM), de son côté, assure offrir sa « pleine collaboration » à l’enquête. Dimanche, ADM n’avait heureusement pas rapporté de blessés ni d’impact sur les activités de l’aéroport. « Notre responsabilité dans la situation [de dimanche] était de déclencher le plan de mesures d’urgence et d’éteindre le feu de moteur. Le SIADM [Service d’incendie d’ADM] a été déployé et la situation a été maîtrisée rapidement. Aucun impact opérationnel n’a découlé de l’incident », a noté le conseiller Eric Forest.

Des vols ont tout de même été retardés ou reportés dimanche, mais ce serait plutôt en raison des conditions météorologiques, plus précisément un important système d’orages dans le nord-est des États-Unis qui a généré des délais supplémentaires, selon ADM.

On rappelle d’ailleurs aux voyageurs ayant un vol planifié « de vérifier l’état de leur vol avant de se rendre à l’aéroport » pour éviter de trop grands temps d’attente, la congestion étant aussi très forte dans le secteur, surtout en heure de pointe.

Pas d’enquête de la CNESST

À court terme, il n’y aura pas d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) sur cet accident de travail qui a coûté la vie à un employé dans le cadre de ses fonctions, samedi après-midi à l’aéroport. Un employé de l’entreprise Equans est mort en chutant alors qu’il tentait de décoincer une valise dans des équipements de manutention.

Selon le cabinet du ministre du Travail, Jean Boulet, comme « l’aéroport est sous juridiction fédérale », ce sera plutôt à Ottawa d’assurer le suivi. « Des vérifications se poursuivent afin de mieux comprendre ce qui s’est passé », a toutefois certifié le porte-parole de la CNESST, Antoine Leclerc-Loiselle, à ce sujet.

Après s’être assuré que les méthodes de travail étaient sécuritaires pour les employés, la CNESST a également annoncé lundi avoir levé la suspension du déblocage des valises dans tout l’aéroport, une décision qui avait été prise dimanche en réaction au drame.

Deux inspecteurs de la CNESST avaient été envoyés à l’aéroport dimanche afin d’examiner les méthodes de travail utilisées, les équipements, la supervision des travailleurs ainsi que leur formation. Le BST, lui, a pour le moment exclu toute forme d’enquête dans cet autre dossier, jugeant que « l’accident en question n’est pas un incident [relevant de sa] Politique sur la classification des évènements ».

Avec William Thériault