L'administration du maire Marc Demers vient d'annoncer une cinquième hausse consécutive du compte de taxes à Laval. Les contribuables devront absorber une augmentation moyenne de 1,8% en 2019. Ce sont toutefois les quelque 120 agriculteurs qui se verront imposer la hausse la plus substantielle, soit 7,6%, qui est un contrecoup du nouveau rôle d'évaluation foncière.

Pour atténuer l'impact de la croissance de 75% de la valeur des terres agricoles lavalloises, la Ville crée un nouveau taux de taxation distinct des immeubles agricoles dans le cadre de son budget 2019 rendu public lundi matin.

Ce taux spécifique au secteur agricole équivaut à 84% du taux qui est habituellement imposé aux agriculteurs. Il permet d'alléger de 166 000 $ leur fardeau fiscal. Les agriculteurs verront tout de même leur compte de taxes augmenter de 7,6%.

On compte 645 unités d'évaluation de cette nature sur le territoire de Laval, mais 120 producteurs agricoles. Ces derniers peuvent bénéficier, par ailleurs, de crédits agricoles offerts par le ministère de l'Agriculture, ce qui pourra amoindrir l'effet des taxes lavalloises.

Pour ce qui est la hausse de la taxe foncière générale, elle va générer 12,3 millions supplémentaires dans les coffres de la Ville. Pour le propriétaire d'une maison unifamiliale d'une valeur moyenne de 358 000 $, il s'agit d'une hausse de 59 $.

S'ajoute à cette somme, pour une seconde année, 55 $ provenant de l'intégration de la tarification du déneigement dans le champ foncier. Cela découle d'un changement effectué en 2018 et qui s'étale sur deux ans pour en diminuer l'impact.

Pour le maire Demers, le budget 2019 reflète fidèlement ses «engagements envers la population». «Il repose sur notre souhait profond d'offrir aux citoyens des services de qualité dans le respect de leur capacité de payer», a-t-il indiqué en conférence de presse.

Dépenses en hausse

Les prévisions budgétaires sont en hausse de 4,7%, passant de 836,3 millions en 2018 à 875,3 millions l'année prochaine. Ce sont les salaires et les charges sociales des employés de Laval qui grugent la part du lion de l'augmentation des revenus.

En effet, la rémunération accapare 22,4 des 38,3 millions supplémentaires dédiés aux dépenses de fonctionnement. Laval prévoit embaucher 147 nouveaux fonctionnaires en 2019, dont 49 chez les professionnels et les employés administratifs. Depuis l'arrivée au pouvoir de Marc Demers en 2013, la fonction publique connaît une forte croissance, avec 650 personnes de plus.

Du côté du transport, les sommes qui y sont consacrées sont en croissance, soit 3,1 millions. C'est la contribution à l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui nécessite ce nouvel effort financier.

La Ville consacrera 2 millions pour terminer l'implantation de la collecte des matières organiques d'ici l'automne 2019.

Investissements en baisse

L'administration Demers a également présenté son Programme triennal d'immobilisations (PTI) pour les années 2019 à 2021, c'est-à-dire les investissements à long terme qu'elle compte faire et qui nécessitent des emprunts importants. Ce budget s'établit à 1,044 milliard soit une légère baisse par rapport au précédent.

Un des projets phares de M. Demers, la construction d'un centre animalier, a été retiré du PTI. Selon le maire, cela n'illustre en rien quelque perte de contrôle que ce soit du projet qui est attendu.

Par ailleurs, la Ville entend compléter le projet d'une usine de biométhanisation et de compostage en 2019. Un investissement de 99,7 millions est prévu.

Gel des taxes réclamé

L'opposition officielle réclame le gel des taxes municipales, considérant que le maire Demers n'a pas rempli sa promesse de maintenir sous la barre de l'inflation les hausses de taxes.

L'adoption du budget est prévue officiellement lors du conseil municipal du 12 décembre prochain.