Montréal n'attendra plus de recenser quatre accidents avant d'intervenir sur une intersection jugée dangereuse.

L'administration Plante profitera du prochain budget pour annoncer comment elle compte accentuer le virage « vision zéro » afin de mieux prévenir les collisions. « Au lieu d'être en réaction après la catastrophe, on veut essayer de prévenir le prochain accident », résume Éric Alan Caldwell, élu responsable des Transports à Montréal.

Jusqu'à récemment, la métropole avait comme pratique d'attendre de recenser quatre accidents à une intersection avant d'enclencher une révision de sa configuration. Ce critère a été officiellement aboli pour permettre aux arrondissements de demander une évaluation, peu importe le nombre de victimes.

« Toute demande pour refaire un feu de circulation qui nous laisse présager qu'on peut prévenir un accident sera analysée. Même s'il n'y a jamais eu d'accident, toute demande est désormais justifiée », a indiqué M. Caldwell.

L'administration Plante dit vouloir faire confiance à l'expertise des professionnels qui travaillent à la Ville afin de justifier la réfection d'intersections jugées problématiques.

Le prochain budget doit prévoir une révision du programme de réaménagement de la géométrie des rues. Le dernier programme triennal des immobilisations prévoyait en effet 53 millions sur trois ans pour revoir la configuration de certains secteurs dangereux.

M. Caldwell dit vouloir profiter de la révision de ce programme pour étendre les leçons apprises sur les intersections dangereuses. Ainsi, lorsqu'un secteur fera l'objet d'une étude de sécurité, la Ville évaluera si les conclusions peuvent s'étendre à d'autres intersections similaires.

« Au lieu de gros changements à un seul endroit, on regardera pour faire des changements plus efficaces un peu partout », dit l'élu. L'intersection de la rue Beaubien et du boulevard Pie-IX, où se trouve une résidence pour personnes âgées, est un bon exemple. Plusieurs piétons ont été happés par des véhicules faisant des virages à gauche à cet endroit.

Ces accrochages pourraient révéler que le temps de traverse est insuffisant pour de nombreux citoyens du secteur. Montréal pourrait ainsi allonger le temps de traverse pour l'ensemble des intersections majeures situées près de résidences.

« On analysera les causes des accidents parce qu'on risque d'avoir des accidents ailleurs dans des conditions similaires », explique M. Caldwell.