Vidé de sa faune, le Biodôme est devenu un véritable chantier de construction avec le bruit des pics et des pelles. Les travaux de démolition ont commencé il y a quelques semaines à l'intérieur de l'ancien vélodrome construit pour les Jeux olympiques de 1976. Déjà, les travaux permettent de redécouvrir l'immensité de la toiture vitrée qui redonnera vie aux écosystèmes.

UNE RÉNOVATION LUCRATIVE

Pour la première fois depuis sa fermeture, au printemps, les portes du Biodôme ont été rouvertes à une poignée de médias, hier, afin de saisir l'essence de la transformation. À l'intérieur, les cloisons ont disparu, la plupart des gradins aussi. C'est la première fois en 25 ans que le Biodôme est rénové. À la Ville de Montréal, on estime que la cure de jeunesse permettra de faire grimper de 11 à 14,5 millions de dollars les revenus provenant des visiteurs.

HOMMAGE AU VÉLODROME

Dans les plans du projet baptisé « Migration », le hall principal deviendra un élément central s'ouvrant sur la structure d'origine du vélodrome et ses gradins. L'architecte de la firme KANVA Rami Bebawi a expliqué que les travaux permettraient de révéler l'architecture d'origine. « J'admire cette architecture, elle est d'une complexité phénoménale. La voûte est magnifique. Avec la lumière, on va redonner la pleine mesure à l'architecture de Roger Taillibert [architecte du vélodrome]. »

NOUVELLE MEZZANINE

Une nouvelle mezzanine construite au-dessus des écosystèmes subpolaires promet d'offrir des points de vue inédits, assure le directeur du Biodôme, Yves Paris. Ainsi, les visiteurs auront l'impression de survoler par endroits la Forêt tropicale humide, l'Érablière des Laurentides et le Golfe du Saint-Laurent. Un autre élément qui redonnera sa noblesse à la voûte vitrée.

MUR DE GLACE

Dans le futur Biodôme, dont la réouverture est prévue à l'automne 2019, les Îles subantarctiques deviendront un attrait central grâce à un mur de glace qui les séparera nettement des Côtes du Labrador. À ce chapitre, la direction du Biodôme promet une « expérience immersive ». M. Paris ajoute que des discussions sont en cours pour agrandir la famille des manchots grâce à des conditions optimales pour la reproduction des espèces.

PLACE À LA LUMIÈRE

De la grande blancheur, de la lumière, de la visibilité et de l'espace. Lors de la visite du chantier, l'architecte Bebawi est revenu à plusieurs reprises sur l'objectif d'offrir une structure tout en courbe à chaque écosystème. Par exemple, une falaise d'argile permettra d'accueillir un plus grand nombre d'aras, perroquets des Amériques. Un corridor entre le bassin des gros poissons et la grotte des chauves-souris donnera l'impression de traverser une mangrove. Quant à l'espace des lynx, le plafond bas qui surplombait les visiteurs sera retiré pour offrir une meilleure visibilité.

Photo Robert Skinner, La Presse

Le chantier du Biodôme.

Photo Robert Skinner, La Presse

Le chantier du Biodôme.