Le conseil municipal doit approuver aujourd'hui une entente qui permettra à la Société de transport de Montréal (STM) d'acquérir 153 nouvelles voitures de métro Azur. Un contrat de plus de 500 millions qui permettra de maintenir les activités à l'usine Bombardier de La Pocatière.

Les élus municipaux se prononceront sur l'entente conclue récemment entre la STM et le consortium Bombardier-Alstom pour prolonger le contrat de construction de ces voitures, initialement signé en 2010.

Le Conseil des ministres, le comité exécutif de la mairesse Valérie Plante et le conseil d'administration de la STM ont déjà approuvé les modalités de l'entente, a-t-on confirmé à La Presse.

Le contrat ne sera pas signé officiellement avant que le gouvernement fédéral confirme sa contribution financière.

Tout indique que le projet se qualifie pour une aide du Fonds pour l'infrastructure de transport en commun, mais le feu vert d'Ottawa se fait toujours attendre.

La commande permettra d'accélérer le remplacement des voitures de métro MR-73, dont certaines ont été mises en service dans les années 70. La STM pourra ainsi porter à 90% la proportion de trains Azur sur la ligne verte du métro.

Une entente bienvenue pour bombardier

L'annonce va aussi regarnir le cahier de commandes de l'usine Bombardier de La Pocatière.

Cet établissement a obtenu en 2010 le mandat de construire 468 voitures Azur, un contrat de 1,2 milliard. Or, le projet arrivait à terme. Environ 300 emplois étaient menacés, faute de nouvelles commandes.

En février, Bombardier a échappé un contrat majeur pour la construction des voitures du Réseau express métropolitain (REM), piloté par la Caisse de dépôt et placement du Québec. Alstom Transport Canada et SNC-Lavalin, qui ont remporté ce concours, feront construire les rames de train en Inde.

Cette situation a placé le gouvernement Couillard sur la sellette. Les partis de l'opposition lui ont reproché de ne pas avoir obligé la Caisse à exiger que les composantes du futur train électrique soient fabriquées au Québec. Des élus et des travailleurs du Bas-Saint-Laurent ont multiplié les pressions pour que Québec sauve les emplois de l'usine de La Pocatière.

Le premier ministre Philippe Couillard s'est rendu sur place en février et a promis de sauver les emplois de l'usine. C'est à ce moment-là qu'il a évoqué pour la première fois l'idée de prolonger le contrat des voitures Azur.

«La solution à court terme, il y en a juste une, c'est de continuer le contrat des voitures de métro Azur au-delà de ce qui était prévu», avait dit M. Couillard. 

Quelques semaines plus tard, son gouvernement a présenté le projet de loi 186 qui permet l'acquisition des nouvelles voitures de métro sans contrevenir aux accords commerciaux du Canada. La pièce législative a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale en juin.

Des négociations étaient en cours depuis pour finaliser l'entente, notamment le prix d'achat des nouvelles voitures.

Des coûts moins élevés

En commission parlementaire au printemps, le président de la STM, Philippe Schnobb, a dit s'attendre à ce que le coût par voiture soit inférieur aux 2,4 millions payés en 2010. Plusieurs frais, notamment de recherche et développement, de conception et d'ingénierie, n'auront pas à être payés cette fois-ci.

Selon nos informations, le coût par voiture sera effectivement moins élevé qu'en 2010. En revanche, Québec devra allonger plusieurs millions pour bâtir des garages afin d'abriter les nouveaux trains.

Le montant exact de la transaction sera dévoilé plus tard, lorsque le fédéral aura confirmé sa participation au projet.

Le contrat permettra aussi de consolider les emplois de l'usine Alstom de Sorel-Tracy, qui fabrique plusieurs composantes des voitures du métro. Entre 70 et 100 travailleurs de cet établissement sont affectés au contrat des voitures Azur.