Un nombre important d'incidents violents impliquant les portiers des Foufounes électriques, une institution de la nuit montréalaise, vaudra 10 journées de fermeture au bar de la rue Sainte-Catherine.

L'établissement convoqué devant la justice le mois dernier faisait face à 44 allégations d'«actes de violence» ou d'emploi de «force excessive» de la part de ses agents de sécurité. Certains clients ont affirmé à la police avoir été victimes de coups au visage ou avoir été étranglés.

Un homme a par exemple assuré à la police s'être fait casser une dent par un portier, alors qu'un autre est décrit comme «blessé au nez et inconscient suite à un conflit avec un portier». Une cliente a affirmé avoir reçu un coup de genou après une plainte sur le temps d'attente avant d'entrer.

Des échauffourées entre clients ainsi que 72 vols entre 2013 et 2016 étaient aussi reprochés au bar.

Dans une décision rendue publique ces derniers jours, la Régie des alcools, des courses et des jeux indique que le bar «reconnaît les faits» et «consent à ce que le tribunal impose une suspension de ses permis de bar pour une période de dix jours».

«La preuve démontre que» le bar a été exploité «de manière à nuire à la tranquillité publique notamment, des actes de violence et de surconsommation», a écrit la Régie.

L'avocate de la Régie, Me Mélanie Charland, a pris la défense du bar, plaidant que les Foufounes électriques étaient exploitées «de bonne foi», mais que «certains manquements» survenus «malgré l'application de mesures de contrôle rigoureuses et une collaboration étroite avec le SPVM» venaient entacher le portrait.

L'établissement a affirmé avoir modifié «l'approche psychologique utilisée par les quinze agents de sécurité», avoir «retenu les services d'un maître-instructeur de l'Académie canadienne d'entraînement tactique» et avoir ajouté des caméras de surveillance.

Ouvert sept jours sur sept

L'avocat du bar, Me Félix Bergeron, n'a pas rappelé La Presse. Son confrère Hugo R. Martin, qui représentait le bar au moment de sa convocation à la fin de 2016, avait soulevé des questions sur la véracité des plaintes contre les portiers de l'établissement en entrevue avec La Presse.

«Il faut toujours peser les mots [des plaignants] parce que ce sont toujours des gens qui n'ont jamais rien fait, avait ironiquement répliqué Me Hugo R. Martin. Les portiers, les gens du bar, tous les employés ont une obligation de protéger la clientèle.»

Me Martin avait ajouté à l'époque que le bar, «ouvert sept jours par semaine», accueillait beaucoup de clients et que le nombre de plaintes n'était pas déraisonnable dans les circonstances. Et «une plainte [déposée] et une plainte validée, ce n'est pas pareil du tout».

Le propriétaire du bar, Habibollah Amiri, n'a pas rappelé La Presse.