Contrairement à ce qu'a rapporté le réseau TVA, des mosquées du quartier Côte-des-Neiges n'ont jamais demandé à ce que des travailleuses soient exclues d'un chantier, a conclu jeudi une enquête de la Commission de la construction du Québec.

«D'aucune manière, nous ne pouvons conclure que les autorités des mosquées aient formulé, formellement ou informellement, des demandes à l'effet d'exclure des femmes de ce chantier», a affirmé la présidente de l'organisme, Diane Lemieux. 

TVA a rapporté mardi que les dirigeants de deux mosquées ont exigé que les employées de sexe féminin soient réaffectées ailleurs au moment de la prière du vendredi. Elle soutenait que cette condition était inscrite «noir sur blanc» dans le contrat de l'entrepreneur.

Les dirigeants des mosquées ont nié dès le début avoir formulé une telle demande. La Commission des services électriques de Montréal, qui gère le chantier, a affirmé mercredi qu'aucun de ses contrats ne comprend des clauses sur la présence de femmes.

Après deux journées d'enquête et des rencontres avec plusieurs intervenants du chantier, la CCQ confirme leur version des faits.

Mme Lemieux, affirme qu'il n'existe «aucune trace» d'une telle demande, ni «aucune déclaration des gens rencontrés» qui puissent corroborer cette information.

Des signaleuses ont effectivement quitté le chantier, a indiqué Mme Lemieux, mais cette décision ne visait pas à exclure les femmes spécifiquement et elle ne découle aucune d'une demande de la communauté musulmane. 

«Ce sont des questions délicates, on a attribué des intentions, on a mis le feu, a dit Mme Lemieux. Au niveau factuel, ce n'est pas le résultat des demandes des mosquées.»

«Appel au calme» de la ministre

Le groupe d'extrême-droite La Meute a organisé une manifestation devant les mosquées, vendredi.

La ministre du Travail, Dominique Vien, a appelé les manifestants à la prudence à la lumière des conclusions de la CCQ.

«J'invite au calme demain, a-t-elle dit. Je pense qu'avec l'information que nous véhiculons aujourd'hui, ça a le mérite d'être clair.»

Le Conseil de presse a indiqué en après-midi avoir reçu «plus qu'une plainte» au sujet du reportage de TVA, sans en préciser le nombre.