L'hypothèse de voir Denis Coderre se présenter comme candidat indépendant à la mairie de Montréal semble écartée.

Le nom «Équipe Denis Coderre pour Montréal» est en cours d'autorisation auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), selon les registres publics de l'organisation. Denis Coderre est inscrit comme chef de cette potentielle formation politique.

La possibilité que M. Coderre se présente seul à la mairie avait circulé dans les couloirs de l'hôtel de ville. La création de son équipe semble torpiller cette hypothèse.

L'existence d'un parti politique n'obligerait toutefois pas Denis Coderre à présenter un candidat dans chaque district électoral ou dans chaque arrondissement.

Cette semaine, La Presse a confirmé l'un des secrets les moins bien gardés de la métropole: le député libéral fédéral de Bourassa tentera de succéder à Michael Applebaum à l'hôtel de ville. Des rumeurs entourent son éventuelle candidature depuis plus d'un an. Au cours des derniers mois, il avait indiqué qu'il ne ferait aucune annonce avant la congrès à la direction des libéraux fédéraux. L'événement a eu lieu il y a trois semaines.

Dépôt très récent

Chez le DGEQ, on confirme que l'inscription de l'«Équipe Denis Coderre pour Montréal» aurait été faite dans les dernières heures. «Ça a été ajouté très récemment», a indiqué Carl Charest, aux communications de l'organisation.

La demande est présentement en cours de révision. «Les vérifications sont en train d'être faites», a-t-il précisé. «C'est principalement pour voir si les adresses données sont exactes. Si les nominations obligatoires ont été faites», a continué M. Charest.

L'organisation refuse toutefois de dire qui a été inscrit comme agent officiel et officiers du parti politique dans la demande de création. Ces noms seront dévoilés seulement s'ils sont autorisés, a indiqué le DGEQ.

Dans une grande ville comme Montréal, chaque formation politique doit avoir au moins 100 membres. Le DGEQ doit s'assurer que chacun d'entre eux réside bien à Montréal.

«Ça commence»

L'un de ces membres fondateurs est Pierre Bélanger, un avocat oeuvrant au sein du cabinet de relations publiques National.

«Ça commence», a-t-il affirmé à La Presse au téléphone. M. Bélanger a toutefois refusé de dévoiler le nom de l'agent officiel ou des officiers de la formation politique, se limitant à confirmer qu'il n'y était pas.

Un message logé au bureau du député à Ottawa n'a pas été immédiatement retourné.

«Il faut que la charade se termine»

À Ottawa, les adversaires politiques de M. Coderre ont soutenu qu'il ne peut plus continuer à siéger comme député de la Chambre des communes étant donné qu'il a entrepris des démarches pour créer un parti politique municipal.

«Les gens ont bien le droit de réfléchir, mais il faut que la charade se termine à un moment donné. (...) Il a enregistré un parti politique. Je pense que M. Coderre doit être conséquent avec lui-même et il doit démissionner. Les électeurs de Bourassa ont le droit d'avoir un député qui est présent pour eux»,  a commenté le député néo-démocrate de Pontiac, Mathieu Ravignat.

Le député bloquiste André Bellavance a abondé dans le même sens.

«Je pense que M. Coderre a franchi la ligne qui démontre qu'il n'est plus député de Bourassa à temps plein.  Maintenant qu'il a enregistré un parti politique qui ne porte pas un autre nom que son nom de famille, c'est clair qu'il s'est lancé à plein temps dans la campagne électorale municipale à Montréal. Donc il ne peut plus être député de Bourassa», a-t-il dit.