Le premier ministre Stephen Harper a annoncé jeudi le Plan national de conservation (PNC), visant à préserver et restaurer les terres et les eaux, aussitôt dénoncé par l'opposition néo-démocrate comme étant avare de détails et de vision.

Le plan prévoit un budget de 252 millions $ sur cinq ans pour divers projets à travers le pays, afin de «soutenir les actions volontaires de conservation et de restauration». De cette somme, 100 millions $ doivent être accordés à l'organisme Conservation de la nature Canada pour protéger des terres «sensibles sur le plan écologique».

Quelque 37 millions $ seraient destinés à améliorer la conservation marine et côtière; 50 millions $ permettraient la restauration de terres humides; un autre montant de 50 millions $ appuierait les actions volontaires en vue d'assurer la restauration et la conservation d'espèces et de leurs habitats; et 9,2 millions $ seraient destinés à «rapprocher de la nature les Canadiens vivant en milieu urbain».

Le premier ministre a fait cette annonce, jeudi, dans le village de New Maryland, au Nouveau-Brunswick, près de Fredericton.

Le gouvernement indique que le plan comporte de «nouvelles initiatives conçues pour restaurer les terres humides», et pour constituer des «zones protégées et des espaces verts situés dans les zones urbaines ou à proximité».

Ottawa évoque aussi davantage de possibilités de partenariat, notamment avec des municipalités, des groupes environnementalistes, «des chasseurs et des pêcheurs, des propriétaires fonciers et des groupes communautaires».

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'environnement, Megan Leslie, a accusé les conservateurs de prétendre avoir des préoccupations environnementales et de se prêter à un simple exercice de relations publiques.

«Il s'agit du même gouvernement conservateur qui a vidé de sa substance les lois d'évaluation environnementale, du même gouvernement conservateur qui a retiré la protection de l'habitat du poisson», a-t-elle soutenu.

La députée du NPD a aussi dit ignorer si le plan incluait de nouveaux investissements ou simplement un regroupement d'annonces faites précédemment. En fait, elle a fait valoir que l'annonce était si avare de détails qu'elle ne lui permettait pas de déterminer si des éléments positifs y figurent. «Nous n'avons pas un document entre les mains, nous avons seulement le premier ministre derrière une tribune», a-t-elle exprimé.

M. Harper a affirmé que le plan servirait de complément aux buts et objectifs pour la biodiversité proposés par le gouvernement fédéral d'ici 2020. Les conservateurs fédéraux avaient promis durant la campagne électorale de 2011 - puis de nouveau dans le discours du Trône - d'établir un plan national de conservation.

Éric Hebert-Daly, directeur exécutif national de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), a affirmé, jeudi, que le gouvernement fédéral n'établissait pas clairement comment il entend protéger 10% de ses écosystèmes marins et 17% de ses terres au cours des six prochaines années.

«Cela semble bien sûr être un pas en avant. Mais, en fait, nous n'avons pas les détails sur comment cela va se mettre en marche», a-t-il évoqué.

M. Hebert-Daly a déploré l'absence de mention de fonds pour les parcs nationaux et la surveillance scientifique, mais a salué les investissements dans la conservation marine, particulièrement s'ils signifient l'établissement d'un réseau de secteurs protégés. «Cela serait merveilleux et représenterait une bonne nouvelle longuement attendue», a-t-il exprimé.

John Lounds, président de Conservation de la nature Canada, a indiqué que son organisation travaillerait avec des groupes locaux et des communautés à travers le pays pour égaler le financement prévu pour des projets à travers le pays.

M. Lounds a affirmé que le nouveau plan poursuivait le travail d'un autre plan en vigueur au cours des six dernières années.

«Il y a quelques nouveaux éléments à ce plan de conservation qui ne figuraient pas dans le précédent», a-t-il indiqué.