Des problèmes informatiques ont sérieusement compliqué le vote sur les campus au cours des deux derniers jours.

Élections Québec parle de « ralentissements » des systèmes qui ont nécessité au moins deux redémarrages des serveurs d'une quinzaine de minutes chacun. Or deux sources différentes ont raconté à La Presse avoir constaté des pannes en bonne et due forme. Celles-ci ont ralenti les activités des bureaux de vote de toute la province pendant quelques heures.

Isabelle Arseneau-Bruneau, doctorante en neurosciences à l'Université McGill, a tenté d'aller voter hier matin à l'endroit prévu par l'établissement, rue Sherbrooke, mais elle a dû partir en raison des délais occasionnés par les problèmes informatiques. Elle a finalement pu y retourner sur l'heure du dîner, « mais tous les étudiants n'ont pas cette flexibilité », fait-elle remarquer.

Un employé du bureau de vote nous a confirmé sur place avoir vu plusieurs personnes tourner les talons.

Mme Arseneau-Bruneau déplore également qu'Élections Québec n'ait pas publicisé davantage les deux heures qui ont été ajoutées à la plage horaire pour aller voter hier en cours de journée.

« C'est certain que ce n'est pas tout le monde qui a pu revenir, note l'étudiante de 31 ans originaire de Gatineau. On parle beaucoup de l'importance du vote des 18-35 ans, qui est difficile à mobiliser, et voilà que des embûches additionnelles se posent à eux. »

Premier vrai test

Il s'agit d'un premier test dans des élections générales pour le système informatique mis en place pour le vote hors circonscription. Installé en 2015, il a été utilisé dans quelques élections partielles. Selon Élections Québec, c'est le fort achalandage, l'« engouement » des électeurs, qui est à la source du problème.

Le vote hors circonscription est notamment destiné aux étudiants qui souhaitent voter à distance dans leur circonscription d'origine - vraisemblablement celle de leurs parents.

Les scrutateurs consultent des listes électorales de la circonscription d'origine des électeurs pour valider que ceux-ci peuvent bien voter. On leur remet ensuite un bulletin de papier à remplir dans un isoloir et qui sera acheminé à Québec, où seront dépouillés tous les bulletins remplis à distance.

Les pannes de mercredi et d'hier ont donc empêché les scrutateurs de consulter les listes électroniques. Ils devaient alors téléphoner dans chaque circonscription d'origine des étudiants venus voter, ce qui a causé des retards considérables.

« Cela n'a empêché personne de voter », a toutefois tenu à préciser Christian Gohel, directeur de scrutin dans Westmount-Saint-Louis, circonscription où se trouve l'Université McGill. « Ç'a été un handicap, mais pas un empêchement total. »

N'empêche, comme le vote sur les campus se terminait hier à 16 h, il n'est pas impossible que des étudiants n'aient pas eu le temps de revenir voter à temps. Ils ont néanmoins pu, s'ils le désiraient, modifier leur inscription sur la liste électorale pour voter dans leur circonscription d'adoption.