Combien tomberont dans le panneau ? Depuis une semaine, des affiches dans les cégeps et les universités de la province incitent ceux qui les lisent à échanger leur vieux cellulaire contre un neuf ou à avoir des stages mieux payés. Mais en tapant l'URL indiquée, on tombe sur une page rappelant aux gens de voter aux élections provinciales du 1er octobre. Cette campagne publicitaire conçue par Cossette est la première de l'agence qui cible les jeunes, peu nombreux à aller aux urnes.

50 %

C'est la proportion des citoyens québécois de 18 à 25 ans qui votent aux élections provinciales. « Ce sont les élections avec le taux de participation le plus élevé, mais c'est en déclin, note Marie Vaillancourt, vice-présidente principale de Cossette. Qu'il n'y ait que 50 % des jeunes qui votent est un constat désolant. »

71 %

Taux de participation général aux élections provinciales de 2014. « Les campagnes de communication ne font pas tout, mais on a souhaité ici que cette communication soit la plus pertinente possible, raconte Marie Vaillancourt. On aurait 1 % de plus de jeunes qui iraient voter cette fois que ce serait une victoire. Il y a tellement de raisons qui font qu'on va voter ou non. La météo en est une ! »

Des messages qui « leurrent » les jeunes

Les messages « appartgratuitpendantunan.com » et autres « lesstageslesmieuxpayés. com », placés dans 50 cégeps et universités au Québec, ont déjà attiré l'attention des cégépiens et étudiants. « On voit qu'ils vont sur les pages d'atterrissage, dit Marie Vaillancourt. C'est très audacieux de la part d'Élections Québec. Cela dit, on ne vend pas de produits. Et dès le 17 septembre, on va ajouter la mention Élections Québec sur les visuels. »

« D'une élection à l'autre, notre défi demeure le même : amener le plus grand nombre d'électrices et d'électeurs à se rendre aux urnes, dit Pierre Reid, directeur général des élections du Québec, dans un communiqué. Un défi complexe, mais pourtant essentiel pour la santé de notre démocratie. Nos campagnes se veulent donc rassembleuses et audacieuses pour informer, mais aussi faire réagir. »

L'humour comme arme de persuasion

Outre de l'affichage dans les établissements scolaires, la campagne comprend plusieurs vidéos humoristiques et absurdes avec notamment Yannick De Martino et des gars qui imitent le concept des « jokes de papa ». Un mot-clic (#votealamode) et des t-shirts frappés d'un X sont aussi visibles sur les réseaux sociaux. « On est allés chercher des influenceurs, des humoristes, des sportifs, une participante d'Occupation double pour la campagne », énumère Marie Vaillancourt.

Des défis de taille

Cossette a fait face à deux défis en concevant une campagne ciblant les jeunes électeurs potentiels : d'abord trouver un moyen de les rejoindre. « Il faut multiplier les points de contact pour y arriver, note Marie Vaillancourt. Ils ne sont pas à TVA 30 heures par semaine. »

Les élections sont, par ailleurs, un sujet qui ne les intéresse pas  ! « Il ne suffit pas d'être à la bonne place, admet Marie Vaillancourt. Il faut trouver une façon de les intéresser dans la forme, d'où l'humour et l'autodérision. C'est très audacieux de la part d'Élections Québec. »

Photo Olivier Jean, La Presse

Placés dans 50 cégeps et universités au Québec, les messages de la campagne ont déjà attiré l'attention des cégépiens et étudiants.

Photo Olivier Jean, La Presse

Placés dans 50 cégeps et universités au Québec, les messages de la campagne ont déjà attiré l'attention des cégépiens et étudiants.