Pour sa dernière journée de campagne, lundi, Pauline Marois a décidé de mettre le cap sur Québec, une région où son parti est troisième dans les intentions de vote selon les sondages. Elle s'est aventurée en terrain hostile en se rendant au départ de la marche «J'ai ma pelle» pour souligner le début imminent des travaux de construction du nouvel amphithéâtre.

L'événement est organisé par le groupe J'ai ma place, impliqué dans le projet de nouvel amphithéâtre de Québec depuis plusieurs années. Plusieurs milliers de personnes s'y sont donné rendez-vous.

Le début du bain de foule s'est bien déroulé, alors que Pauline Marois a croisé des sympathisants péquistes. Mais par la suite, elle s'est fait huer par plusieurs personnes. Des protestations fusaient. La chef a rapidement quitté les lieux.

Plus tôt, en conférence de presse, Pauline Marois ne pouvait dire pourquoi le PQ tire de l'arrière dans la capitale. «Je n'ai pas beaucoup d'explications à donner», a-t-elle lâché. Elle s'attaque à ce «mystère de Québec» qui hante les souverainistes depuis longtemps.

Questionnée pour savoir si son positionnement de gauche lui nuit à Québec, Mme Marois a répondu qu'«on peut être progressistes, avoir des politiques plus à gauche, mais être très responsables et très rigoureux». «C'est ce que nous avons été dans le passé, et c'est ce que nous serons demain matin si la population du Québec nous fait confiance», a-t-elle ajouté.

Les électeurs de Québec «attendent de la rigueur, de la bonne gestion des finances publiques». Les gouvernements péquistes précédents, avec la lutte au déficit zéro par exemple, ont incarné ces valeurs, a-t-elle plaidé.

Selon elle, un gouvernement péquiste ferait «beaucoup de changements, mais dans l'ordre». «J'ai l'intention de livrer la marchandise», a-t-elle dit, reprenant chaque fois des thèmes martelés par son adversaire caquiste François Legault depuis le début de la campagne.

Elle a souligné qu'aux dernières élections fédérales, les électeurs de Québec ont voté massivement pour un parti progressiste, le NPD.

Dimanche, Jean Charest a affirmé que l'élection du Parti québécois risquerait de nuire au retour des Nordiques à Québec. «Il commence à être à bout d'arguments», a-t-elle pesté. Elle a rappelé que les Nordiques ont fait leur entrée dans la LNH en 1979, alors que le Parti québécois était au pouvoir. «Son argument ne tient pas», a-t-elle dit.

L'an dernier, la députée péquiste Agnès Maltais a déposé à l'Assemblée nationale le fameux projet de loi 204, qui a servi à blinder l'entente entre Quebecor et la Ville de Québec pour la gestion du nouveau Colisée. L'affaire a provoqué une crise au PQ. «Ça nous a coûté assez cher», a reconnu Pauline Marois. Elle a défendu à nouveau le projet et la décision d'appuyer un projet de loi qui a été finalement «validé par les tribunaux».

Pauline Marois était entourée de ses candidats de la capitale, mais aussi, encore une fois, de Léo Bureau-Blouin. «Je veux envoyer un message clair aux jeunes d'aller voter», a expliqué la chef péquiste. Sa mère, Marie-Paule Gingras, est venue l'appuyer.